Retrouver du sens et de la motivation sans changer de boulot : avez-vous pensé au job crafting ?

​Aujourd’hui, lorsque l’on en a marre de son boulot, de nombreuses options s’offrent à nous : changer d’entreprise, se reconvertir, se lancer dans l’entrepreneuriat… Mais cela peut être problématique pour ceux qui ressentent de la lassitude dans leur travail mais ne sont pas prêts à tout changer tout de suite. Quelle option s’offre à eux ? Un concept, assez méconnu en France, peut représenter une solution : le Job crafting.

Job Crafting : retrouver du sens et de la motivation sans changer de boulot

Cet article est un article invité rédigé par ​Emilie ​Amic, du site ​www.luceliandre.com.

​Parfois, on en a juste marre de son boulot.

  • ​Parce que ça fait plusieurs années qu’on est dans la même boîte,
  • ​Parce qu’on connaît bien notre poste et qu’on a un peu l’impression d’en avoir fait le tour,
  • ​Parce que, récemment, on se sent moins motivé ou moins satisfait,
  • ​Parce qu’on se demande si l’herbe ne serait pas plus verte ailleurs (l’inconnu fait peur, c’est vrai, mais l’avantage, c’est que l’on peut imaginer ce que l’on veut)

​Bref, c’est parfaitement normal de ressentir de temps en temps un sentiment de ras-le-bol vis-à-vis de son travail.

Faut-il pour autant tout plaquer ?

Ça dépend.

Ça dépend de ce qui vous pèse ​vraiment au travail.

Si, effectivement, vous ne pouvez plus voir votre chef en peinture (et qu’il n’y a aucune chance qu’il s’en aille dans un avenir proche) ou si vos tâches quotidiennes vous sont devenues insupportables, oui, là, le changement peut être la bonne solution.

Attention, qui dit changement, ne dit pas forcément TOUT changer ! Aujourd’hui, il y a, dans ce que l’on voit dans la presse et les réseaux sociaux, une injonction à la reconversion.

Mais, ce n’est pas nécessairement la solution ultime ! Il y a tout un panel d’options entre le « rester, serrer les dents et endurer » et poser sa démission du jour au lendemain pour changer complètement de vie !

Voyons les différentes options possibles de manière graduelle, de la plus « facile » à mettre en œuvre à la plus « difficile » (en termes de temps et d’amplitude de changement).

Option 1 : Changer d’environnement

Si vous êtes dans une grande boîte, cela peut se concrétiser par une mobilité interne.

Sinon, vous pouvez tout simplement changer de boulot, c’est-à-dire faire le même type de travail dans une autre entreprise.

Ces 2 options sont les plus simples et rapides à mettre en œuvre et vous garantissent, a minima, une « bouffée d’air » et un regain de motivation pendant les 6 à 12 mois qui suivent le changement.

Option 2 : Changer de secteur d’activité

Vous changez pour un même type de poste (par exemple : responsable marketing, logistique, commercial…etc.) mais dans un autre secteur d’activité.

La « difficulté » ici consiste à convaincre votre futur employeur de la transposition possible de vos compétences métier à un autre secteur d’activité, que vous ne connaissez pas ou peu. Et, de votre côté, cela implique de développer rapidement une connaissance suffisante de ce nouveau secteur pour mener à bien les missions de votre poste.

Option 3 : Changer de métier

C’est une option presque aussi « difficile » que la reconversion totale (que l’on va voir juste après).

En effet, même si vous avez une excellente connaissance d’un secteur d’activité, y exercer un métier différent est tout de même un sacré changement. Par exemple, si vous passez de la communication au commercial dans l’industrie automobile, vous aurez un certain nombre de compétences supplémentaires à acquérir pour être compétent dans votre nouveau poste.

L’acquisition de ces compétences ne pourra probablement pas se faire sur un temps court (repensez au temps qu’il vous a fallu pour acquérir les bases de votre métier actuel). Si vous trouvez une entreprise prête à tenter le coup avec vous sans que vous ayez déjà toutes les compétences nécessaires, tant mieux.

Mais il est plus probable que vous ayez besoin, comme pour la majeure partie des cas de reconversion, de passer par la case « formation ».

Option 4 : Se reconvertir et/ou se lancer à son compte (créer une entreprise)

Là, vous êtes souvent face à un changement quasi-total. Et cela se matérialise de 3 façons possibles, selon la voie que vous choisissez d’emprunter :

  • ​Vous vous reconvertissez complètement, ce qui implique un changement de métier et, le plus souvent, un changement de secteur d’activité. Tout est nouveau, tout est à réapprendre. Vous vous retrouvez dans une posture de « débutant » (avec ce que cela implique en termes de sortie de zone de confort et, potentiellement, de baisse de revenus, au moins au début)
  • Vous vous lancez à votre compte (indépendant) ou dans l’entrepreneuriat, dans un domaine que vous connaissez déjà. Dans ce cas, votre plus gros changement, celui qui va vous demander le plus d’efforts d’adaptation, c’est le statut. Passer d’un fonctionnement et d’un état d’esprit de type « salarié » à un type « indépendant »
  • ​Et enfin l’option la plus éloignée de votre situation actuelle : vous vous lancez à votre compte (indépendant) ou dans l’entrepreneuriat, dans un domaine que vous ne connaissez pas. Vous faites donc face à un changement de métier, un changement de secteur d’activité et un changement de statut.

Ne vous méprenez pas, je ne dis pas que ces changements ne sont pas possibles. Mais ils nécessitent une préparation conséquente et, surtout, d’être extrêmement lucide sur l’impact du changement sur votre vie : financier, temps, estime de soi, motivation…etc.

Les options que nous venons de voir sont des options « classiques », celles auxquelles on pense relativement facilement.

Option 5 : Le Job Crafting

Mais, il existe une autre option, assez peu connue en France : le Job Crafting.

Le « Job crafting », c’est un concept qui a été formalisé par des psychologues de l’école de management de Yale. Traduit littéralement, cela pourrait donner « être l’artisan de son travail ».

Mais cela va beaucoup plus loin que cela. En fait, le job crafting c’est l’art de façonner son travail actuel afin qu’il corresponde mieux à nos envies, à nos attentes et à nos compétences.

Et les résultats des études faites par ces psychologues montrent qu’appliquer les principes du job crafting à son travail permet d’augmenter sa satisfaction, sa motivation et même sa performance. C’est aussi source de plus de sens et d’engagement dans sa vie professionnelle au quotidien.

Le job crafting est quelque chose que font naturellement un certain nombre de personnes, très probablement sans même savoir que cela porte ce nom.

C’est, par exemple, quand vous proposez une meilleure façon d’élaborer un reporting.

C’est aussi quand vous vous rendez compte qu’il y aurait besoin de plus de communication entre votre service et celui d’à côté pour faciliter le passage de relais et que vous organisez des réunions de coordination pour le faire.

C’est aussi lorsque vous constatez que vous êtes plus efficace sur certaines tâches et l’un de vos collègues sur d’autres et que vous vous organisez entre vous pour que chacun travaille sur ce qui lui plaît le plus et ce sur quoi il est le meilleur…

Vous voyez l’idée ?

En fait, le job crafting, c’est appliquer ce type d’améliorations à toutes les dimensions de votre travail et de manière systématique pour faire en sorte que vous utilisiez au mieux vos compétences et que vous y trouviez plus de satisfaction.

Si vous ne voyez pas le sens ni l’utilité de ce que vous faites, difficile d’être satisfait de sa journée et d’être motivé pour la journée suivante.

Si vos missions ne vous plaisent pas, qu’elles ne vous permettent pas d’utiliser toute l’étendue de vos compétences et de vous challenger, même combat.

Et enfin, si les interactions que vous avez au travail avec les autres personnes sont un calvaire, il y a peu de chance que vous en retiriez beaucoup de plaisir et d’épanouissement.

C’est pour cela que le job crafting se concentre sur ces 3 sources de motivation au travail :

L’objectif est de passer au crible ces 3 dimensions et de voir de quelle manière vous pourriez retirer plus de satisfaction et d’épanouissement dans chaque, comme vous le faites assez naturellement sur des « petites » actions.

Cela nécessite de faire un état des lieux de ce que vous faites au quotidien, des relations que vous avez avec les personnes avec lesquelles vous échangez et de vous poser la question du sens de votre poste et des missions que vous accomplissez chaque jour.

Une fois que vous avez mis à jour les « points noirs », ceux qui vous plombent au quotidien, vous pouvez vous atteler à identifier les pistes d’amélioration possibles :

Simplifier un processus qui vous prend trop de temps,

Améliorer vos relations avec vos collègues du service X pour faciliter les réunions,

Vous isoler en salle de réunion pour travailler au calme sur des tâches importantes sans être interrompu,

Privilégier l’échange par email avec les personnes avec lesquelles vous avez peu de plaisir à interagir… etc.

Les possibilités sont infinies. Et, la plupart de ces optimisations peuvent être faites immédiatement, sans solliciter l’accord de votre manager.

Alors, laissez parler votre créativité !

A propos de l’auteur : ​Émilie Amic

Émilie Amic du site luceliandre.com

​Entrepreneur et Consultante en développement professionnel & entrepreneurial, j’ai créé Luceliandre pour aider ceux qui veulent retrouver du sens et s’épanouir dans un travail qui leur correspond vraiment.

​Auteur du livre « Mieux s’organiser au travail » (disponible sur Amazon)

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