Le perfectionnisme, saboteur de votre productivité et de votre bien-être : 7 conseils pour vous en débarrasser

Le perfectionnisme est un saboteur. De votre productivité. De votre bien-être. De vos relations. Heureusement, il n’est pas irrémédiable. Voici 7 conseils pour vous en débarrasser.

Le perfectionnisme, saboteur de votre productivité et de votre bien-être : 7 conseils pour vous en débarrasser

Vous connaissez peut être cette citation :

La perfection n’est jamais dans les hommes mais parfois dans leurs intentions.

Il me semble qu’elle est d’Ovide, poète latin (-43 à 18), mais je n’en ai pas trouvé confirmation.

C’est une citation que j’aime beaucoup. Car elle me rappelle de me défier de la perfection.

Si la perfection n’est pas dans les hommes, elle n’est pas non plus dans leurs réalisations ou leurs actions. Or l’intention est le prémisse de toute action. Et viser la perfection dès l’intention, c’est un coup à l’envisager, à la rechercher et à la planifier.

Et là, vous aurez 2 options :

  • vous végétez sur place : à trop préparer la perfection, vous ne vous lancez jamais
  • vous tournez en rond : à trop chercher la perfection, vous ne terminez pas vos projets

Un proverbe pour étayer un peu plus mon propos :

L’enfer est pavé de bonnes intentions.

Là, on ne fait que parler des bonnes intentions. Alors imaginez avec les intentions qui veulent viser la perfection…

D’après Wikipédia, le perfectionnisme est la tendance à se comporter comme si la perfection pouvait et devait être atteinte. La forme extrême du perfectionnisme est même de considérer toute imperfection comme inacceptable.

Je préfère cette définition : le perfectionnisme est un saboteur et un poison. Productivité, bien-être, sérénité, relationnel : le perfectionnisme gâchera tout cela.

Heureusement, contenir son perfectionnisme et s’en débarrasser définitivement, ou simplement ne pas y succomber, est possible. Pour vous y aider, je vous propose plus bas 4 étapes et 3 outils.

Mais avant cela, voyons les méfaits du perfectionnisme…

Les méfaits du perfectionnisme

Tout d’abord le perfectionnisme s’en prend à votre productivité :

  • Le perfectionnisme diminue votre efficacité : vous passez bien trop de temps pour obtenir une quantité de résultats trop faibles et vous accumulez les retards à vouloir trop bien faire.
  • Il casse votre motivation et votre volonté : toutes les tâches et activités deviennent énormes, voire insurmontables, et intimidantes. De peur d’échouer ou d’être déçu, vous évitez d’agir. Ou alors vous procrastinez et vous remettez à plus tard.

Plus que cela, le perfectionnisme s’en prend à votre bien-être et à votre qualité de vie :

  • Il est source de stress supplémentaire : sentiment de «devoir» en faire toujours plus, aucun plaisir en raison de cette insatisfaction perpétuelle, dur et exigeant envers soi-même, doute sur ses performances et capacités, diminution de son estime personnelle.
  • Il détériore vos relations : vous êtes désagréable et irritable, vous êtes exigeant avec les autres, vous consacrez à ceux que vous aimez peu de temps, et encore de mauvaise qualité.

Quelque soit votre situation, le perfectionnisme peut se manifester et vous toucher dans différents domaines de votre vie : le travail, les relations interpersonnelles, l’apparence physique, les tâches quotidiennes… Et quel que soit le domaine considéré, ces effets seront néfastes.

Vous l’aurez compris, le perfectionnisme est véritablement un poison qui, doucement mais sûrement, vous pourrira la vie et celles de votre entourage et vos proches.

Heureusement, le perfectionnisme n’est pas une fatalité. Il est possible de s’en défaire.

Je le sais car je connais une personne qui a réussi : ma mère. 

Itinéraire d’une perfectionniste

Quand j’étais enfant, ma mère a arrêté son activité professionnelle pour s’occuper de ses 2 enfants, dont moi, et de son foyer. Cela aurait pu être la source de bonheurs.

Le problème, c’est que ma mère était perfectionniste.

La maison n’était jamais assez propre ou rangé. Le linge n’était jamais assez lavé et repassé. Les repas n’étaient jamais suffisamment bons ou copieux. Nos résultats scolaires n’étaient jamais assez bons. Son mari n’était jamais assez présent.

Puis ma mère a repris une activité professionnelle. Et son perfectionnisme est de nouveau venu la hanter.

En fait, peu importe le cadre, la situation ou le lieu. Pendant des années, ma mère n’a jamais vraiment été heureuse. Et au delà d’elle, son entourage en a souffert. J’en ai souffert. Et son couple a explosé.

Tout cela parce qu’elle était perfectionniste.

Heureusement pour elle, cela a changé. De temps en temps, il y a bien un petit retour du naturel. Mais elle sait le contenir. Et maintenant, elle accepte et apprécie le bien plutôt que le mieux, elle est relâchée et détendue, elle sait profiter du moment présent et des personnes en sa présence.

Un remède en 4 étapes

Cela ne s’est pas fait du jour au lendemain. Mais le remède n’en est pas compliqué pour autant : il consiste en seulement 4 étapes.

Ayez conscience de votre perfectionnisme

C’est le point de départ de toute action sur soi-même et, plus globalement, sur sa vie.

Cela peut sembler évident ou même bateau. Mais c’est véritablement essentiel. Si vous n’avez pas conscience que vous êtes perfectionniste, alors votre attitude et votre comportement vous sembleront “normaux”.

Il ne suffit pas que les autres vous le disent. Il faut vraiment s’en apercevoir par soi-même. Votre entourage peut vous apporter un éclairage différent. Mais si vous n’en êtes pas persuadé, rien ne pourra changer.

Vous devez, par vous-même, prendre conscience des effets négatifs de votre perfectionnisme et de la souffrance que cette habitude peut causer.

Soyez conscient de vos attentes et exigences

La tendance naturelle du perfectionniste, avant même d’agir, sera d’avoir des ambitions et des échelles d’évaluation très élevées. Et cela pour tous les projets, toutes les activités, toutes les tâches.

Or, l’éventail des possibilités entre «raté» et «parfait» est relativement vaste. Et toutes les situations n’exigent pas le même degré de perfection.

Avant toute action, et lors de l’établissement d’un projet, il y a toujours une phase de visualisation, même rapide et inconsciente. Il s’agit de s’en servir pour :

  • prendre conscience de ces alternatives, finalement acceptables
  • les envisager très sérieusement et s’apercevoir que ces scénarios imparfaits n’entraînent pas toujours des conséquences graves
  • avoir un objectif en-deçà de vos attentes naturelles de perfectionniste

Cette étape permet de passer à l’étape suivante…

Établissez des priorités

Sans priorités claires, le perfectionnisme peut revenir insidieusement.

En ayant défini un objectif acceptable et en-deçà de votre exigence habituelle, vous pouvez maintenant fixer des priorités pour atteindre cet objectif sans pour autant laisser le champ libre à votre perfectionnisme.

Les priorités posent des frontières et vous indiquent clairement ce sur quoi vous pouvez travailler et ce que vous devez ignorer. Et pour chaque activité, les priorités vous indiquent le niveau suffisant de qualité à atteindre.

À l’échelle de votre vie, il est aussi particulièrement utile, et essentiel, d’établir des priorités afin de ne pas laisser un domaine de votre vie en jachère, accaparé que vous serez ailleurs par votre perfectionniste.

Pensez aux autres

Les autres peuvent être le meilleur signal d’alarme à votre fâcheuse tendance de perfectionniste, en réalisant le désagrément ou la peine que cela leur cause. Qu’il s’agisse de votre compagnon de vie, de vos enfants, de vos amis ou de vos collègues.

En pensant au bien-être de vos proches et de vos intimes, vous aurez une force supplémentaire et un objectif complémentaire pour maîtriser votre perfectionnisme. Et malgré vos imperfections naissantes, ils vous aimeront toujours autant.

En réalisant que d’autres peuvent faire mieux que vous, et que le soleil continue de se lever, imperturbablement, tous les matins, vous laisserez filer vos rêves de grandeur, vous apprécierez ce que vous avez et ce que vous faites.

En réalisant que chacun a ses forces et ses qualités et peut, à hauteur de ses moyens, vous apporter énormément, vous ferez plus confiance, vous profiterez des bénéfices de la collaboration, vous aiderez en retour et vous vous sentirez valorisé(e).

3 outils pour vous aider

Toute la meilleure volonté ne vous sera d’aucune utilité si vous ne vous faites pas aider. Votre entourage, vos proches, vous seront d’une grande aide. Mais vous pouvez aussi vous aider avec les bons outils.

Je vous en propose 3 qui vous aideront à bien plus que simplement vous débarrasser de votre perfectionnisme.

Prenez un rendez-vous régulier avec vous

J’estime cela tellement important que j’en en fait une de mes leçons mensuelles : un rendez-vous quotidien avec soi.

Dans le cadre de ce rendez-vous régulier, de cette discussion en tête-à-tête avec vous-même, vous pourrez :

  • vous rappeler l’importance de se débarrasser de votre perfectionnisme
  • vous remémorer votre journée et faire le point sur votre combat contre votre perfectionnisme
  • préparer la journée à venir pour encore faire céder un peu plus votre perfectionnisme

Posez-vous des questions simples et répondez-y honnêtement :

  • ai-je fait preuve de perfectionnisme ?
  • de ce fait, ai-je blessé ou été désagréable avec mon entourage ?
  • que dois-je faire, ou ne pas faire, aujourd’hui ?

Écrivez et tenez un journal

Encore une autre pratique qui a fait l’objet d’une de mes leçons mensuelles : écrivez, notez, mettez des mots.

Se dire “je suis perfectionniste, et c’est néfaste pour ma vie, mon bien-être et mes proches”, c’est bien. Mais l’écrire, c’est mieux.

Je vous conseille de poser noir sur blanc les désagréments de votre perfectionnisme pour pouvoir les relire durant vos rendez-vous avec vous. Le traitement aura encore plus de force.

De même, écrire ce que devez faire et changer, écrire votre plan d’action, c’est donner forme à votre objectif. C’est aussi commencer à le faire infuser dans votre inconscient pour que cela devienne, tout doucement, votre tendance naturelle.

Bornez votre temps

Derrière ce conseil unique se cache 2 déclinaisons …

  • Bornez le temps que vous allouez à vos tâches et activités. En jouant sur cette ressource, vous vous obligez à diminuer le niveau de qualité de votre travail et de vos résultats. Tout en pouvant respecter les objectifs fixés plus haut. Ainsi, vous restreignez les possibilités de retour de votre perfectionnisme.
  • Bornez le temps que vous allouez à chaque domaine de votre vie afin de ne pas en négliger un. Il vous sera bénéfique de vous accorder de vrais plage de repos et de détente, de réserver du temps avec vos proches pour une activité, de vous autoriser à jouir de vos loisirs et passions. En retour, cela sera bénéfique pour ceux que vous aimez.

Conclusion

Plus que pour votre productivité, le perfectionnisme est néfaste pour votre bien-être, votre qualité de vie et vos proches.

En appliquant du mieux possible, et sur la durée, ces 4 étapes et 3 outils, vous en viendrez à bout. Et vous ne vous en porterez que mieux.

17 Commentaires

  1. C’est vrai que le perfectionnisme met un sacré frein à la productivité.
    Longtemps j’ai attaché autant d’importance à la forme qu’au fond et je dois dire qu’il est difficile de faire machine arrière.
    Je sais bien qu’on est dans le développement personnel, qu’on essaie tous de s’améliorer mais il y a quand même des choses qui sont profondément ancrées et je reste persuadé que l’on ne peut pas changer ce qui est peut-être génétiquement inscrit.
    Mais bon, on essaie, on essaie… ^^

  2. Salut Grégory,

    Bien ton article, je ne le trouve pas trop “philosophique”.
    Il est reconnu qu’être perfectionniste cache au fond certaines choses, certaines peurs, et autres.
    La perfection n’est pas de ce monde, tu a raison: à fuir absolument.

  3. SAlut Grégory,

    je ne suis pas perfectionniste pour deux sous !

    J’aime bien illustrer le concept du perfectionnisme avec la loi de Pareto.

    20 % de temps produit 80 % des résultats.

    Pour arriver à 100 % de résultats, soit gagner les 20 % qui restent, il faut y passer 80 % de son temps !

    Ne soyez jamais parfait !

    Julien

  4. Bonjour,
    Je suis bien d’accord avec vous, rien n’est parfait, ni les choses ni les personnes donc courir après la perfection reste inutile, c’est une énorme ébauche d’énergie qui au final ne mènera jamais à ce que l’on souhaite. Il faut accepter les imperfections, c’est cela qui fait de nous tout simplement des humains 😉

  5. Bonjour,

    La difficulté est de placer le curseur entre Pragmatisme et Idéalisme. L’idéaliste par définition est une personne qui se concentre sur les concepts abstrait. Tout le contraire du pragmatique qui veut du concret.

    Lors de la mise en œuvre de projet : Viser la perfection revient à n’avoir aucune “zone de tolérance”. Le modèle AGIL dans ce sens est un compromis intéressant entre pragmatisme et exigence.

    Ludovic

  6. Malheureusement, je me retrouve assez dans ce profil “négatif”….

    J’ai tenté de gagner de l’argent sur le web en faisant des sites de bonne qualité, en m’arrêtant sur chaque détail… Et bien pendant le même temps, certaines de mes connaissances ont fait beaucoup beaucoup plus d’argent en produisant des centaines de sites de mauvaise qualité.

    Je ne suis pas en train de dire que je regrette, mais que l’idéal doit certainement se trouver entre ces deux cas extrêmes… Être perfectionniste, c’est quand même un souci.. Surtout que si les choses ne sont pas parfaites au départ, il est toujours possible d’améliorer / corriger ensuite, sans se prendre la tête des heures pour un projet dont on est jamais certain du succès, même en mettant la meilleure volonté du monde.

  7. @DavidB: À quoi bon essayer si tu es persuadé que l’on ne peut pas changer ce qui est peut-être génétiquement inscrit ?… Plutôt illogique, non ?…

    C’est une discussion qu’on a, ponctuellement, avec ma compagne : peut-on vraiment et toujours se changer ?

    Je ne pourrais t’amener le moindre début de preuve de quoi que ce soit. Et un exemple ne serait rien d’autre qu’un exemple. Mais je crois que c’est possible. C’est une question de volonté et d’engagement.

    Mais, c’est surement plus lié à ma envie de nous croire plus maitre de nos vies qu’on ne l’est vraiment …

    @Mary: Hello !

    “être perfectionniste cache au fond certaines choses, certaines peurs, et autres” : j’ai effectivement lu ce genre de choses. Mais après, mon article aurait été trop psychologique. Ou psychatrique … Et surtout, je ne suis pas assez calé là-dessus.

    Par contre, pour la productivité, je suis quand même meilleur 🙂

  8. @Martin: Hello !

    S’accepter tel qu’on est, avec, entre autres, ces imperfections, est le premier pas vers une vie plus détendue et plus sereine.

    @Julien: Hello !

    Argh ! J’aurais du penser à parler de Pareto !

    Tu as entièrement raison. Merci de corriger mon oubli 🙂

    @Ludovic: Hello !

    Pragmatisme et Idéalisme. Je pense qu’il est bon de trouver le juste milieu entre les deux. Même si personnellement, j’ai une tendance marquée au pragmatisme.

    Par contre, j’aimerais bien en lire sur ce modèle AGIL …

    @robin: Merci pour ce partage d’expérience et de vécu.

    Comme tu le soulignes, il est souvent possible de revenir sur un premier travail pour l’améliorer ou le corriger.

    Et vu que je me lance moi aussi dans la création de sites, ton témoignage me parle d’autant plus 🙂

  9. @Grégory:
    illogique peut-être mais il y a une différence entre s’améliorer à petites touches, essayer de gommer certains travers et changer fondamentalement.
    Et ça je reste persuadé que c’est impossible ou alors ça tient de la psychiatrie.

  10. Hello,

    je ne peux qu’aller dans votre sens…

    Vu qu’on est dans les citations, j’ajouterais celle-ci : “le mieux est l’ennemi du bien”…

  11. @DavidB: Disons que s’améliorer à petites touches est plus facile, plus simple, moins effrayant et moins traumatisant. Et il est sur que changer fondamentalement ne se fait du jour au lendemain.

    Après, ça dépend ce que tu appelles fondamentalement …

    @julie: Hello !

    Merci du partage. Il me semble avoir déjà lu cet article et je l’avais trouvé assez judicieux.

    Encore une citation qui sonne juste 🙂

  12. C’est vrai que la philosophie a pour réputation d’être trop théorique, mais certains courant philosophique s’oppose à cette tendance, je pense notamment au concept de raison pragmatique de Kant.

  13. « La perfection est atteinte, non pas lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter, mais lorsqu’il n’y a plus rien à retirer. »
    — Antoine de Saint-Exupéry.

    Dans mon métier, être perfectionniste, c’est important, car le sens du détail est à mon sens, ce qui différencie un graphiste moyen d’un très bon graphiste. Mais il faut aussi savoir travailler avec d’autres contraintes et non seulement celles que l’on s’impose.

    Tout est question de curseur 🙂

    Merci pour cet article.

  14. @Réno: Concept de raison pragmatique de Kant … C’est surement intéressant, mais le titre est obscur. Cela étant, j’aime tout ce qui est pragmatique ! Tu nous en dit plus ?

    @Christelle: “Tout est question de curseur” : je n’aurais pas dit mieux !

    Merci pour ton partage d’expérience qui illustre bien le problème entre “faire suffisamment” et “faire trop” …

  15. Être perfectionniste, c’est en général être insatisfait en permanence. C’est une bonne chose pour chercher à vouloir/faire toujours mieux, mais en contrepartie, le bonheur ne sera jamais au rendez-vous …

  16. Les imperfections et défauts font la force de chacun 🙂 Vouloir tendre vers la perfection, c’est perdre tout simplement son temps car la perfection n’existe pas, autant d’un point de vue humain que matérialiste.

  17. Je suis on ne peut plus d’accord sur le principe, mais j’ai remarqué qu’avec le temps, certains confondaient rigueur et perfection. Attention, ne pas être parfait ne veut pas dire ne plus être rigoureux. Faites bien les choses si vous voulez obtenir des résultats ! Bravo pour ton blog !

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