Comment je me suis remotivé dans mon travail

Je dois vous avouer quelque chose : pendant quelques mois, j’ai été nettement moins motivé et intéressé par mon travail.

Je ne vais pas rentrer dans les détails sordides de l’histoire qui se cache derrière, ce n’est pas l’objet de cet article. Certes, les événements de septembre dernier n’ont pas que perturber la publication de ce site. Mais, concernant mon travail, cela n’explique pas tout.

Peu importe, les faits sont là: moins intéressé et moins concerné. Pourtant, cela a changé.

Laisses-moi vous expliquer pourquoi …

Pourquoi ne pas changer de travail ?

La question que tout le monde est en droit de me poser est : pourquoi tu ne changes pas de travail ?

D’ailleurs, en sachant que j’envisage de prendre une année sabbatique dans l’année à venir, on peut même me demander : pourquoi tu ne pars pas tout de suite ?

Je me suis posé ces 2 questions. Divers éléments de réponses :

  1. Tout d’abord, ma compagne et moi avons toujours un crédit à rembourser. C’est très simple : tant que ce crédit ne sera pas complètement remboursé, je ne prendrais pas de risque. Et je garderais une activité salariée. J’ai donc 6 mois à patienter !
  2. De plus, mon salaire actuel me permet d’épargner 500€ par mois. Pour préparer mon futur congé sabbatique, c’est appréciable. Et indépendamment de ce projet, ça n’est quand même pas négligeable.
  3. Justement, en parlant de congé sabbatique : pour prétendre à un congé sabbatique, il faut avoir 3 ans d’ancienneté. Je les ai dans ma boite actuelle. Cela et les raisons au-dessus font que la solution la plus évidente est de conserver mon job actuel et de patienter.
  4. J’ai 2 avantages à rester dans mon poste actuel. Tout d’abord, je conserve la confiance acquise et ma liberté de gestion de mon temps : je n’ai pas envie de consacrer du temps et de l’énergie à faire de nouveau mes preuves. Ensuite, je conserve aussi mes facilités d’accès à Internet : pour gérer ce site, c’est quand même très pratique, non ?

Ce que j’ai fait

Depuis bientôt 2 mois, même si je ne me sens pas non plus investi d’une noble mission, je me suis repris. Je suis maintenant nettement plus impliqué et concerné par mon job.

Effectivement, on me demande quand même des comptes. A cela s’ajoute que, même si je suis pas du genre à m’ennuyer, et encore moins avec un ordinateur et un accès à Internet, il faut bien reconnaitre que certaines journées peuvent être longues.

J’ai donc appliqué 4 stratégies pour renouveller mon intérét pour mon travail et me relancer.

  • J’ai capitalisé sur mon savoir et mon savoir-faire.

Mon ancienne petite équipe a été absorbée fusionné avec une autre équipe : autres technologies, autres méthodes, autres moeurs. Un échange d’information et de savoir ne pouvait être que bénéfique à tout le monde. Sur mon domaine d’expertise, j’ai capitalisé mon savoir et mon savoir-faire au sein de quelques documents et présentations. Cela a augmenté mon expertise perçue à l’extérieur et a amélioré mon faire-savoir. Je n’avais pas l’ambition de me positionner comme un gourou ou un mentor. Mais il faut bien reconnaître que cela a aidé à faire de moi un interlocuteur reconnu.

  • Pour se relancer dans la quotidien, il faut se concentrer sur l’essentiel : l’action.

C’est ce que j’ai fait fait. L’action toute simple a plusieurs avantages. Elle aide à se recentrer sur l’essentiel et à se concentrer sur l’instant présent, elle permet d’éviter des « questions métaphysiques » et elle offre un retour immédiat. L’action m’a permis de sortir de ma léthargie et d’être nouveau visible par les autres : membres d’équipes, chef de pôle et d’équipe, collaborateurs, …

  • J’ai pris en charge un nouveau domaine technologique.

Cela inclut aussi quelques missions de chef de projet, bien que ça ne soit pas ce qui m’intéresse le plus. Mais l’ensemble étoffe mon expérience et améliore, là encore, mon expertise perçue. De plus, connaître ce nouveau domaine technologique complête mon expertise. Et cela me permet de me créer un filet de secours supplémentaire si jamais mon congé sabbatique tourne court.

  • Sur ce blog, je me permet de vous parler d’organisation, de productivité et d’efficacité. La moindre des choses est quand même que je mette tout cela en application.

Je n’ai bien sur pas attendu d’avoir cette révélation pour essayer d’améliorer ces 3 points dans le cadre de mon travail. Mais la prise de fonctions nouvelles ne s’est pas faite en lâchant complètement mes anciennes fonctions. Cela demande de l’organisation et de la rigueur, ainsi que l’utilisation d’outils adéquats. Je souhaite que cela soit le départ d’une nouvelle série d’application et d’expérimentation, sans perdre de vue la nécessité d’être productif et efficace. Je ne manquerais par de vous en faire part sur ce blog, à l’image de ce que j’ai fait avec ma méthode de gestion des mails professionnels.

Conclusion

Peut être que, pour 1 an maximum, je me prends un peu la tête. Je devrais peut être me simplifier la vie et attendre, tout simplement. Mais ça n’est pas ce dont j’ai envie. Et ça n’est pas dans mes habitudes : je souhaite rester un minimum acteur et proactif.

Je ne souhaite pas non plus laisser une mauvaise image de moi. Sait-on de quoi demain sera fait ?

Avez-vous déjà eu des coups de pompe, professionnel ou non professionnel ? Comment les avez-vous géré ?

(Tout ça, c’est bien joli, mais il n’y a pas que le travail dans la vie … )

Cet article: temps de préparation: 15 minutes, temps de rédaction: 80 minutes

15 Commentaires

  1. Bonjour,
    j’ai adoré ce billet. Et je pense qu’il peut être utile à qui veut/a besoin de se remotiver et de se reconcentrer sur sa tâche. En effet, tout le monde ne peut pas, et pour diverses raisons, claquer la porte du jour au lendemain. Cet article montre qu’on peut tirer profit de la situation même quand celle-ci nous parait difficile/ennuyeuse/contraire à nos souhaits…
    Bravo…
    A méditer (je me parle à moi-même !!!)

    Mam’

  2. De mon côté j’ai choisi le risque plutôt que la sécurité.
    Cela faisait 2 ans que j’étais dans ma boîte (ancienneté, avantages, etc.) mais je m’ennuyais depuis 6 mois donc j’ai juste pris mes clics et mes clacs et je suis partie.
    Maintenant cela fait deux mois que je suis dans une autre entreprise et pareil, le poste n’est pas à la hauteur de mes compétences donc je pars sur ma période de pré-embauche.
    J’ai déjà d’autres propositions et des entretiens de prévus donc je ne m’inquiète pas pour la suite et évidemment le but serait de passer freelance, donc on verra ce qui se passe.
    Mais j’avoue que je préfère le mouvement et découvrir d’autres choses. Pour l’instant le plus longtemps que je sois restée dans une boîte c’est deux ans, je ne sais pas si je peux faire mieux.

  3. Cet article “confessions” a trouvé de l’écho par rapport à ma propre expérience professionnelle.
    Cela fait un peu plus de deux ans que je suis à mon actuel poste (début de carrière) et j’ai déjà eu l’occasion de me poser les mêmes questions que toi.
    Mes arguments en faveur de ce poste rejoignent les tiens parmi lesquels un certain confort financier. Le second est plus important encore : je suis à la tête d’un projet d’envergure et mon sens des responsabilités me pousse à aller jusqu’au bout de la mission confiée.
    Toutefois, il m’arrive donc de ressentir cette démotivation. Pour la combattre, rien de tel que l’action comme tu le décris. Bien s’organiser pour être efficace, permet de savoir où l’on va et de se sentir utile. Mais cela permet aussi éventuellement de gagner du temps pour d’autres tâches plus personnelles (comme la maintenance d’un blog ?) pour une bonne bouffée d’oxygène dans la journée !

  4. Raaaa, ton article m’a redonné goût au travail…. Nan, j’déconne !!!
    6 mois pour terminer ton crédit immobilier, ça va se fêter ça !

    Pour ma part, j’ai opté pour le congé parental à 80% au boulot. Ça me laisse 20% de liberté en plus…. Et ça me fait perdre 20% de salaire !! (arf, même pas mal !)

    Dis moi, t’as déjà prévu des projets pour après ?

  5. Juste une petite question : quand tu prends un congé sabbatique tu as quelque chose de payé ? Et quand tu reviens tu as le même poste ou ton boss te case dans un placard ?
    Désolé si la question est bizarre mais c’est assez loin de moi tout ça… 😉

  6. Je pense que ce n’est pas une mauvaise stratégie.
    Pour le crédit, est-ce vraiment un problème, tu peut pas louer ta maison ou ton appart?

    Sinon, je suis un peu comme Kategriss, je suis jamais resté pour l’instant plus de deux ans chez un employeur.

  7. @Mam’enchanteuse: Bonjour. Et merci de ton engouement pour cet article. Ca fait plaisir ! J’ai choisi ce chemin car il me convient. Je n’aime pas la facilité qu’aurait été la solution de tout envoyer valser. Mon idée, à terme, est certes de bouger. Mais je veux faire ça correctement …

    @kategriss: Je suis dans un grand groupe. L’avantage d’un grand groupe est qu’on peut bouger sans bouger : je peux changer de technologie/mission/équipe sa,ns changer de boîte. J’ai aussi le gout de l’engagement. Mais il faut être honnête, je ne suis pas un grand aventurier … mais je me soigne ! J’en parle suffisament sur ce blog (enfin, je crois) mais je tenterais l’auto-entrepreneuriat …

    En tout cas, merci de partager ton aventure. Je la suis avec intérèt … N’oublie pas de nous faire des retours !

    @David: Effectivement, c’est un peu un article confession, comme j’en ai déjà fait quelques uns par le passé … Je pense que parler un peu de moi, outre l’aspect égocentrique et flatteur, peut avoir un intérèt pour tout le monde. N’hésitez pas à me contredire …

    Ca fait plaisir de lire un tel commentaire et de trouver du réconfort auprès d’un collègue de “démotivation passagère” !

    Comme je le disais à kategriss juste au-dessus, j’ai véritablement le gout de l’engagement. Dans le cadre professionnel, il ne s’agit pas de l’engagement auprès d’une boite (100000 employés, je suis un perdu dans le lôt …) mais de l’engagement auprès d’une équipe. Et le gout du travail bien fait.

    @Cédric: Ah ?… je suis déçu …

    En 2011, 2 fêtes : la fin du prêt en mai, et mes 40 ans en septembre. A cette date, j’espère surtout me lancer vers une nouvelle aventure. j’ay travaille avec ce blog …

    Plutôt qu’un congé sabbatique, je ne perds pas de vue l’option travail à 80% ou 50%. Certes, le salaire suivra mais ce ne sera pas un problème (prêt terminé !). Par contre, ça me libérerait du temps pour mes projets d’après.

    @DavidB: Ben kategriss a été (beaucoup !) plus rapide que moi et a dégainé un lien bien intéressant, ma foi. Il confirme ce que j’allais te dire …

    Je connais quelques personnes qui ont pris un congé sabbatique pour passer à la concurrence pôur un poste identique … Je n’y vois pas trop l’intérèt, à part une plus-value financière …

    @kategriss: Merci !

    @fabrice: Je n’ai pas la possibilité de louer … Enfin, disons plutôt que cette option a vite été évacuée. Le temps de trouver un locataire de confiance, de se trouver un logement, …

    Je préfère patienter 6 à 9 mois dans mon poste actuel, le faire correctement, initier une activité sur Internet (ce blog pour commencer …), apprendre (j’aime apprendre …) puis me lancer à l’aventure !

  8. C’est intéressant, j’ai eu la même passade l’année dernière et j’ai utilisé la stratégie suivante (qui s’apparente un peu à la tienne sous certains angles), mais qui ne contient que trois volets :
    1) Prendre de nouvelles responsabilités en supplément de ce que je faisait afin de remonter mon niveau d’intérêt
    2) Me rapprocher de mes collègues et nouer des liens plus forts avec eux
    3) Prendre conscience de que ce travail avait à m’apporter

    Ça a vraiment bien fonctionné!

  9. Tu as raison de ne pas laisser une mauvaise image de toi.

    J’ai connu des gens qui sont partis aigris de certaines sociétés en exprimant haut et fort leur dégout. C’est une très mauvaise technique. Dans le monde professionnel on ne sait jamais sur qui on peut (re)tomber dans 1 an, 2 ans ou même 5 ans. Et même si tu vises à prendre ton indépendant, tu pourras être amené à avoir des contacts avec des personnes de ta vie pro d’aujourd’hui.

  10. @Julien: Il n’y a pas de secret, il faut revenir à du concret et partager. En gros, ça revient à ça … Merci de partager avec nous ton expérience.

    @Erwan: J’avais, il y un dizaine d’années, un collègue à qui il est arrivé ce dont tu parles. Il a eu, pendant 2 à 3 ans, un interlocuteur sur un sujet particulier. Ca ne se passait pas forcément bien. Mais mon collègue a toujours gardé une attitude professionnelle, constructive et positive. Un jours l’interlocuteur a changé. La vie a continué pendant 2 à 3 ans. Puis mon collègue nous a quitté et est retourné dans sa région natale.

    Devine qui il a retrouvé comme responsable ?…

    Son ancien interlocuteur …

    Et bien, ça s’est passé comme dans un rêve. Tout ça parce qu’il avait su garder une attitude professionnelle.

    Cette anecdote rejoint complètement ce que tu dis.

  11. Gégory, ton article est très intéressant et tu m’as donné l’idée d’un post sur la motivation au travail. J’y vais de ce pas, tu y retrouveras un lien vers ton article.
    Excellente année 2011 à toi.

  12. Bonsoir,

    cet article m’a fait pensé en premier lieu à ma collègue qui est complétement démotivée depuis un peu plus d’un an: arrêts maladies à répétition..Je ne sais pas comment la motiver car bonnant malant je me retrouve avec plus de taff à gérer. Sinon pour ma part, je ne me pose pas 50 000 questions, je suis dans un domaine qui me plait et je suis payé pour taffer donc je bosse et quand la journée est terminée je rentre chez moi et décroche jusqu’au lendemain. Pourquoi me casser la tête plus que cela..Déja suffisamment de choses importantes à gérer à côté lol.

  13. @Amlil: Hello !

    Quand une personne est démotivée dans une petite équipe, c’est mauvais pour tout le monde … Peut être devrait-elle à changer de poste ?…

    Faire ce qu’on aime est la base pour se sentir bien dans son travail. Avoir le sentiment d’être utile n’est pas mal non plus. C’est ce dernier point qui est en train de me manquer actuellement …

    Séparer le boulot du reste est important. Quand tout va bien, c’est anodin. Mais s’il y a des problèmes, ça l’est moins … J’en parle d’ailleurs dans un prochain article.

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