Histoire motivante et inspirante : Vivre de sa passion quand on est magicien …

On a parfois d’être stimulé, d’être motivé ou d’être rassuré. Les citations peuvent nous aider. Mais des histoires réelles nous aident sûrement plus. Surtout lorsqu’elles concernent des personnes classiques, comme vous et moi. Aujourd’hui, je vous propose de découvrir Marc, qui a fait de sa passion son métier.

Cet article est un article invité rédigé par Marc du site tourdemagiecartes.com.

En fait d’article invité, c’est surtout une tranche de vie et un parcours. Une histoire motivante et inspirante. Pour nous inciter à œuvrer pour la vie qu’on souhaite avoir.

Que l’on soit magicien, chanteur, peintre, ou artiste en tout genre, il est toujours difficile de vivre de sa passion. Et pourtant, quoi de mieux que de faire de sa passion, son métier ?

C’est ce que j’ai toujours souhaité, et si aujourd’hui, je commence à y arriver, cela n’a pas été de tout repos.

Je m’appelle Marc, et j’adresse aujourd’hui mon témoignage à tous ceux qui comme moi, ont cette volonté, à ceux qui perdent espoir, qui n’y croient plus, ceux qui voudraient abandonner face à l’adversité de la situation, mais aussi à tous ceux qui les découragent en les poussant à choisir « un vrai métier ».

C’est quoi, un vrai métier ?

J’ai longtemps entendu que magicien, qu’artiste même, ce n’était pas un vrai métier.

Pour beaucoup, il y a d’un côté sa passion, que l’on exerce le weekend et pendant les vacances ; et de l’autre, son métier, que l’on a parfois pas vraiment choisi, et qui nous permet d’avoir assez d’argent pour subvenir à ses besoins. Et si les deux ne sont pas incompatibles, les regrouper est impossible.

Depuis aussi longtemps que je me souvienne, je n’ai jamais adhéré à cette vision des choses.

Quand je voyais mes parents rentrer le soir et se plaindre de leur journée, je leur demandais toujours pourquoi ils avaient choisi ce métier. Ils me répondaient qu’ils ne l’avaient pas vraiment choisi, et que c’est sûrement pour ça que leur vie ne leur plaisait pas tant que ça, mais que c’était aussi ça, un vrai métier.

Avec mon âme d’enfant, je leur demandais ce que cela leur apportait. Mon père aimait la moto, il aurait pu en faire son métier. Ma mère était passionnée de couture, elle aussi aurait pu en vivre. Je leur disais d’imaginer des journées où ils partiraient le matin avec le sourire, où ils passeraient leur journée à s’amuser tout en travaillant, et où ils rentreraient le soir, sans même s’être aperçu qu’ils avaient exercés pendant cette journée, un métier. Ils me disaient que je grandirais, que je comprendrais, que je changerai de discours une fois que je devrais m’assumer.

Mais j’ai grandi, et je n’ai jamais cessé d’avoir ce discours. Pourtant j’ai compris. J’ai compris tout ce qu’ils me disaient, j’ai compris la nécessité d’avoir assez d’argent pour vivre, mais jamais, je n’ai pu me résoudre à m’enlever cette idée de la tête.

Un jour je serai magicien.

Un jour, la magie sera à la fois ma passion, et mon métier.

Un jour, je sortirai de chez moi avec le sourire, et en rentrant le soir, je n’aurai pas l’impression d’avoir vraiment travaillé.

Mais avant ça, j’ai galéré, galéré, et encore galéré.

Sacrifier sa vie… Pour en avoir une

On ne dit rien quand un futur avocat consacre tout son temps libre à ses livres de droit. Cela parait normal qu’un futur médecin sacrifie ses soirées et ses weekends pendant des années pour avoir une belle carrière.

Mais quand c’est un magicien qui le fait … Moqueries, découragements, j’ai entendu de tout, et un jour, j’ai décidé de ne plus écouter. Il y en avait quelques-uns qui croyaient en moi, je croyais en moi, et si un jour je devais me planter, j’aurai au moins essayé.

Pas de remords, pas de regrets.

J’ai commencé la magie à l’âge de 9 ans. A l’époque, je regardais beaucoup les spectacles à la télé et j’étais impressionné par tout ce que je voyais. Je n’avais même pas la volonté de comprendre les tours, cela aurait faire disparaître la magie, non, je voulais créer les miens, et regarder les yeux des autres s’illuminer grâce à moi.

Quand ma mère m’a offert mon premier coffret de magicien, elle ne s’imaginait pas qu’elle faisait naître en moi une véritable vocation, et je pense que plus tard, elle s’en est un peu voulu.

Bref, je m’enfermais de longues heures dans ma chambre, délaissant quelque peu mes devoirs, et je faisais des essais. Rares sont les tours qui ont fonctionné du premier coup, quelques-uns ont même de suite été avortés, mais je n’abandonnais pas. Je voyais que j’étais agile de mes mains et j’essayais de me servir de cette qualité pour des tours de cartes ou de ruban. Le week-end, je me donnais en spectacle devant mes grands-parents, et dès le collège, j’ai réussi à convaincre mes parents de me laisser emmener mon matériel à l’école pour épater les copains, et il faut bien avouer, les filles à la récré.

À 12 ans, mes parents insistaient pour me faire entrer dans un club de sport, mais j’avais autre chose en tête. Je m’étais renseigné et j’avais lu que s’il n’y avait pas de formation pour être magicien, le théâtre en revanche, était une bonne école. Ils ont vu clair dans mon jeu, mais ils pensaient encore que la lubie me passerait alors ils m’ont inscrit.

Pendant 10 ans, j’ai appris à me déplacer sur scène, faire porter ma voix, parler distinctement, et dans le même temps, je continuais à exercer mes tours le soir et le week-end. J’ai fait une licence de théâtre à l’université, et pour payer mes études, j’ai commencé les petits boulots.

Quand on est étudiant, il n’est pas difficile de trouver un job, mais pour moi qui voulais m’amuser en allant travailler, c’était raté. De toutes façons, je m’en fichais, je savais que la situation était provisoire et qu’un jour, je serai magicien. J’ai tout d’abord été serveur dans un bar, mais les horaires ne me convenaient pas. Il fallait travailler le soir et le week-end, et je n’avais plus le temps pour répéter mes tours. En fait, j’avais ce problème avec tous les boulots que je trouvais.

En Master 1, j’avais une bonne combine : la distribution de journaux gratuits. Je faisais ça le matin avant d’aller en cours, et j’étais tranquille le reste du temps pour m’occuper de ma passion. Mais je ne gagnais pas assez, alors j’ai dû faire un choix. J’ai arrêté mes études, et trouvé un poste d’enquêteur téléphonique. J’avais des horaires de bureaux et je passais mes soirées et mes week-ends à me consacrer à la magie.

Tout le contraire des jeunes de mon âge. J’avais l’impression de vivre à contre-courant, de ne pas avoir les mêmes préoccupations qu’eux, et quand je me forçais à accepter l’une de leurs invitations, je ne me sentais pas à ma place. Ils faisaient la fête et moi je n’avais la tête qu’à une chose : partir m’entraîner. Alors j’ai sacrifié ma vie de jeune en étant persuadé qu’un jour, ma vie d’adulte me le rendrait.

Ne jamais baisser les bras

J’ai fait quelques scènes ouvertes et j’ai commencé à voir que mes spectacles plaisaient. Alors, j’ai poussé les portes des bars et des théâtres pour aller proposer mes représentations, mais très peu sont ceux qui ont accepté. On me disait que personne ne paierait pour venir voir un inconnu, et je répondais qu’il fallait bien commencer quelque part, mais rien n’y faisait.

J’ai souvent eu envie d’abandonner, mais mes parents, qui avaient compris à quel point c’était important pour moi, me remettaient toujours sur les rails. Un jour, ma mère qui est anglaise, a passé un coup de fil à sa sœur à Londres et elle a proposé de m’accueillir quelques temps.

Après l’american dream, le rêve anglais.

Là-bas, tout était différent. J’ai même fait des spectacles en anglais et mon humour So British a fait parler de moi jusque dans l’hexagone. Je plaisante bien entendu ! Aller en Angleterre, et performer en anglais était un vrai challenge qui m’a apporté tant de choses. Se confronter à une autre culture, à une différente manière de voir et de faire les choses, un différent humour, n’était pas chose aisée. Mais bizarrement cela a donné un second souffle à ma carrière de magicien.

Après quelques temps j’ai considéré retourner en France après avoir eu des propositions de dates à Paris. J’ai hésité longuement, puis j’ai décidé de retourner dans la capitale pour tenter ma chance. Je couvre uniquement de petits événements mais je gagne suffisamment pour en vivre et m’y consacrer à 100%. Et cela fait maintenant 3 ans que ça dure.

Une attitude à avoir

Ces conseils peuvent sembler bateaux mais c’est en période de doute qu’ils prennent tous leurs sens et c’est justement à ce moment là qu’on a tendance à les oublier.

Si vous aussi vous souhaitez vivre de votre passion, voici « my two cents » comme dirait nos amis anglophones :

  • Renseignez-vous le plus tôt possible sur les débouchés et les formations disponibles.
  • N’hésitez pas à aller voir ailleurs et à vous exposer à une autre façon de penser.
  • Restez réaliste : il est fort probable que votre parcours sera probablement semé d’embûches et de désillusions. Soyez en conscient et acceptez les difficultés qu’il vous faudra surmonter.
  • Acceptez de reculer pour mieux sauter : il vous faudra sûrement avoir un travail alimentaire à côté et peut-être même retourner sur les bancs de l’école si une compétence essentielle à la mise en place de votre projet vous fait défaut. N’essayez pas de sauter les étapes et planifiez un plan d’action sur le long terme.
  • Ne laissez personne vous dire ce qui est bien pour vous, personne ne le sait mieux que vous !

À propos de l’auteur : Marc

Je m’appelle Marc et je suis magicien semi-professionnel.

Passionné par la prestidigitation depuis mon plus jeune âge, je souhaite partager ma passion et conseiller les magiciens néophytes. C’est pourquoi j’ai décidé de créer un site de renseignement sur la magie appelé tourdemagiecartes.com avec des amis magiciens eux aussi passionnés d’illusionnisme.

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