Pourquoi vous devez ralentir. Surtout si vous êtes pressé.
Charles Maurice de Talleyrand-Périgord (1754-1838) était un homme politique et diplomate français. Ayant commencé une carrière ecclésiastique, il occupa par la suite plusieurs postes politiques : député, ambassadeur, ministre (en particulier ministre des Affaires étrangères) … Inutile de vous préciser qu’il gérait des affaires importantes et qu’il avait de lourdes responsabilités.
Pour autant, il avait coutume de dire à Jean, son valet, lorsqu’il avait une affaire pressante à régler :
Va doucement, Jean. Je suis pressé.
Son conseil n’a, semble-t-il, pas pris une ride …
Notre espérance de vie a augmenté. Pour autant, notre perception du temps est telle que nous avons constamment l’impression d’en manquer pour faire ce que nous avons à faire.
Overdose !
Les transports, en commun, en voiture ou autre, ne vont jamais assez vite. Nos outils informatiques ne sont jamais assez rapides et manquent de mémoire. Et nos agendas et listes de taches ne sont jamais assez grands … Nous les noircissons de rendez-vous, d’activités, d’appels, de rappels ou de tâches à réaliser chaque jour.
Cela nous permet de ne rien oublier et nous donne l’impression de tout contrôler.
Mais cette accumulation incessante finit aussi par nous plonger dans un état d’insatisfaction permanent, parfois même de désarroi.
Il y a toujours une tâche à faire, un projet à conclure et bien d’autres à commencer. Sans compter les conflits et frictions, et les imprévus.
S’interroger
Ne serait-il pas plus sage de marquer un temps d’arrêt, à l’instar de Talleyrand ? Et de se poser 2 questions essentielles :
- Est-ce important pour moi ?
- Quelle est ma priorité ?
Les réponses nous amènent tout naturellement à renoncer à vouloir tout faire. Nous éliminons l’urgent au profit de l’important. Pour reprendre l’expression de Stephen Covey, dans son livre Les 7 habitudes, nous redonnons la priorité aux priorités. À nos priorités, qu’elles soient sérieuses ou futiles.
Choisir
Ces choix peuvent concerner des projets ou des engagements. Ils ne sont pas forcément simples à décider et à mettre en œuvre. Et encore moins à expliquer, voire à justifier, à autrui.
Ces choix peuvent aussi ne concerner que l’ordonnancement de taches ou l’activité immédiate.
On peut ainsi décider de finir un travail fastidieux et en éprouver une grande joie. Mais on peut plutôt opter pour la flânerie et en tirer un immense plaisir.
Il ne s’agit pas pour autant de n’en faire qu’à sa tête, de renier ses engagements, de ne plus être responsable et de privilégier les plaisirs immédiats.
Cependant, il faut savoir être présent à soi. Apprendre à privilégier la créativité, les rencontres épanouissantes, les plages de détente ou encore les activités qui nous correspondent. Ces moments donnent à notre vie toute sa valeur. Ils nous permettent aussi de nous ressourcer, de nous reposer, afin d’être d’autant plus efficaces et disponibles.
Conclusion
La règle à suivre est de s’écouter, afin de trouver le meilleur emploi de son temps et de reposer un mental parfois trop agité.
Vous écoutez-vous ? Pensez-vous à ralentir ?
Une petite citation ?
Il n’y a pas d’urgence, nous y arriverons un jour.
Alan Alexander Milne, écrivain et dramaturge britannique (1882, 1956). Extrait de Winnie l’ourson.
Cet article a été écrit le 23 février dans le train depuis Paris. Préparation: 10 minutes. Rédaction: 50 minutes
Crédit photo: Rick Burtzel
On est dans un monde où on veut toujours aller plus vite pour tout. Alors que parfois, prendre son temps est tellement agréable (et permet aussi de réaliser des travaux mieux “finis”). J’ai souvent tendance à vouloir faire trop de choses à la fois et à m’éparpiller dans plein de projets, du coup comme je n’aime pas abandonner, j’essaie d’accélérer mon rythme et faire tout ce que j’ai choisi de faire. Tout dépend du contexte en fait, y’a des moments, je sais que j’ai pas de mal pour prendre mon temps, me relaxer, etc, et parfois, je veux juste aller le plus vite possible (ce qui n’est pas forcément judicieux).
Surtout que tout cela se fait au détriment des activités qui prennent vraiment du temps. Se plonger dans un bon livre est devenu un luxe…
Et pourtant, c’est écrit dans quasiment tous les livres de finances et de développement personnel que j’ai lu. Prendre le temps pour soi. Pour méditer, pour se recentrer, pour profiter de ses vacances ou d’un moment en famille…
Le problème c’est que si on ne prend pas le temps d’y réfléchir, le trop plein d’activités prend toute la place et nous empêche de ralentir, voir nous pousse même à nous dire : si je suis capable de faire tout ça, il doit bien y avoir un moyen d’en faire un peu plus.
Je suis d’accord. Pourtant il y a une tendance chez les blogs de dev perso de parler d’objectifs à tout va, de rentabiliser son temps etc. Un peu paradoxale je trouve.
Je ne sais pas exactement comment fonctionne les autres mais pour moi, optimiser chaque minute de son temps c’est aussi planifier des vacances, des promenades, des moments de détentes,… Si l’heure creuse est planifiée pour être la même pour tout le monde, il devient possible de planifier un bon moment en famille par exemple. Par contre, si rien n’est planifié, l’un s’ennuie pendant que l’autre nettoie ou l’un fait les courses pendant que l’autre regarde la télé parce qu’il n’y a rien d’autre à faire.
@Jérémy: Il n’y a pas de rythme parfait. Le tout est d’avoir et connaitre son propre rythme … Il est sur qu’il faut savoir élever son rythme quand le besoin s’en fait ressentir. Parce que des fois, il y a de vrais coup de feu. Mais il ne faut pas que ça dure …
J’ai un le même souci que toi (je n’aime pas abandonner). Et en plus j’ai une tendance au perfectionnisme … Tout ça ne m’aide pas, mais j’essaie de me soigner !
@Couette: Exact ! On prend le temps là où on peut. Et le choix n’est pas toujours judicieux …
J’adore ton pseudo !
@Joel: Savoir et être convaincu sont 2 choses différentes. Quant à faire …
Ta méthode semble avoir quelques avantages. Il est vrai que dans un couple, on n’a pas forcément envie, au même moment, de souffler, de flaner, …
Mais il ne faut pas tomber dans l’organisation à outrance. Et tu ne peux pas non plus forcément savoir à l’avance de quoi tu auras envie.
Exemple con: ce samedi après-midi, alors qu’on avait pévu de faire des choses bien précises, on s’est finalement laissé tenter par une sieste … Follement réparatrice ! L’envie du moment …
@fabrice: Il faut savoir organiser son temps, avoir des ambitions, connaitre ses objectifs, … Et j’essaie de faire tout cela.
Mais profiter du chemin, pour reprendre une expression bien connue, est essentiel. Je crois le dire régulièrement sur ce blog.
Mais est-ce paradoxal ?…
A chacun de faire sa sauce en fonction de ce que chacun apporte, lit, expérimente, …
Je voulais dire qu’il faut créer les occasions. Peu importe la nature du moment à deux (et j’adore les sièstes à 2), l’important est le moment. Mangeons une glace, inscrivons nous dans une école de plongée,… mais surtout, évitons que notre vie de couple soit autre chose que juste “se croiser”.
@Joel: Partager, c’est bien mieux 🙂 … On est d’accord !
Article très juste ! “Ralentir”, “sortir du faire”, je me le répète souvent. J’ai tendance à être dans l’action. Il est important de prendre du temps pour déterminer nos priorités. Depuis que je me fixe des rendez-vous avec moi-même, je gagne du temps 😉
@Cindy: Merci pour tes commentaire et appréciation. Ça fait plaisir !
L’action, c’est très très bien. C’est avancer et réaliser. C’est aussi la solution à bien des problèmes : les sautes d’humeur, … Mais tu as raison, il est tout aussi important de prendre le temps de faire le point ou de se reposer, tout simplement.
Pour faire le point, je ne prends pas de rendez-vous : j’ai l’habitude de faire ça le lundi matin. Pour les repos, j’essaie moi aussi de prendre cette habitude du rendez-vous avec moi-même … Mais j’ai un peu de mal pour l’instant …