Le cercle de compétences ou comment optimiser vos actions au quotidien
Nos actions ne sont pas toujours optimales au quotidien. On perd parfois beaucoup de temps à accomplir un travail que l’on ne sait pas faire. Ou on commet des erreurs parce qu’on manque de compétence. Pour éviter cela, il est crucial de connaitre ce que l’on appelle notre cercle de compétence.
Cet article est un article invité rédigé par Simon Cavé du site Everlaab.
Paul est un artiste et travaille à son propre compte. Depuis tout petit, il dessine. Il a de bonnes capacités d’observation et une excellente mémoire visuelle. En quelques coups de crayon, il est capable de reproduire fidèlement quelque chose qu’il a vu dans la journée.
Le problème, c’est que Paul a du mal à vivre de son talent et son meilleur ami d’enfance, qui travaille dans la finance, le sait bien. Depuis des années, celui-ci essaye de le convaincre d’investir en bourse.
Après un mois difficile et peu de clients, Paul décide enfin de se jeter à l’eau. Il investit toutes ses économies dans 3 entreprises qu’on lui a recommandées. Il espère pouvoir ainsi se faire un petit complément de revenu.
Au bout de 3 mois, Paul constate avec désolation qu’une grande partie de ces économies est partie en fumé. Dévasté, il se promet de ne plus jamais faire une chose aussi stupide.
Certains diraient que Paul est inconscient et qu’il aurait dû investir ses économies progressivement pour éviter de se retrouver ruiné. D’autres ajouteraient qu’il n’aurait pas dû investir juste en se fiant à des recommandations. D’autres encore affirmeraient qu’il n’aurait jamais dû investir en bourse parce que “la bourse ça ne marche pas”.
Mais le fond du problème n’est pas là.
Ce que Paul aurait dû faire, avant même de considérer les investissement boursiers, c’est une introspection. Beaucoup d’erreurs peuvent en effet être évitées lorsque l’on connaît ce que l’on appelle notre cercle de compétences.
Dans cette article, nous allons voir ce qu’est un cercle de compétences et comment en tirer profit dans notre quotidien. Nous expliquerons ensuite comment élargir ce cercle de compétence.
Le modèle mental du cercle de compétences
Pour réussir, il est inutile de chercher à être bon partout.
Il suffit juste de connaitre son cercle de compétences et de savoir où il s’arrête. C’est le cas pour les investissements boursier, comme l’explique Warren Buffet, mais c’est également vrai pour tous les domaines de manière générale.
Lorsque l’on sait parfaitement les domaines dans lesquels on excelle et ceux dans lesquels il est préférable de ne pas mettre les pieds, on fait de meilleurs choix, on prend des risques mesurés et on obtient de meilleurs résultats.
Si Paul avait fait cet exercice avant d’investir en bourse, il aurait su que son cercle de compétences était le dessin. Il aurait aussi su que la finance était loin d’être son domaine de prédilection et que manipuler les chiffres n’a jamais été son fort. Sachant cela, il aurait fait des choix différents.
Il n’aurait probablement pas considérer la bourse et se serait investi doublement dans le domaine dans lequel il est bon : le dessin.
Peut être qu’il se serait mis à chercher pro activement plus de clients pour mieux vivre de sa passion. Peut être qu’il aurait produit des dizaines de portraits d’influenceurs pour leur envoyer gratuitement en échange de visibilité. Peut être qu’il aurait créé une boutique en ligne pour toucher plus de personnes et ne pas se limiter à son petit magasin. Peut être qu’il aurait exposé ses dessins dans une galerie…
Dans tous les cas, il aurait orienté ses choix autour de ses forces et non de ses peurs ou de recommandations d’autres personnes.
Il est important d’avoir cette discussion honnête avec soi-même et de reconnaître objectivement les choses pour lesquelles on est très bon et celles pour lesquels on est médiocre.
C’est le seul moyen de connaître la frontière de notre cercle de compétences.
Comment utiliser le cercle de compétences au quotidien ?
Pour appliquer le cercle de compétences au quotidien, il suffit d’associer chacune de nos tâches à un niveau de compétence donné. On appelle cela la technique de l’Alphabet du Travail.
L’Alphabet du Travail consiste à classer toutes nos tâches au sein de 5 colonnes :
A, B, C, D, F (ce sont les équivalents de notes que l’on attribue aux élèves dans certains pays comme aux Etats-Unis).
Dans la colonne A, on retrouve toutes les tâches pour lesquelles on excelle. Ce sont celles où on entre facilement dans l’état de flow, celles dans lesquelles on est productif et celles que l’on adore faire.
Dans la colonne B, on retrouve les tâches où on est plutôt bon. On peut accomplir ce genre de tâche facilement. Mais on y est pas les meilleurs. On doit juste travailler un peu plus pour obtenir des résultats.
Dans la colonne C on retrouve toutes les tâches pour lesquelles on performe moyennement. On s’en sort mais ce n’est pas le travail que l’on préfère faire.
Et enfin dans les dernières colonnes D et F on retrouve les tâches que l’on appréhende. Celles sur lesquels on procrastine le plus et qui nous donnent le plus de mal. Lorsqu’on accomplit ce genre de tâches, on fait plus de fautes et on met plus temps qu’on le devrait.
Pour avancer efficacement vers nos objectifs, on doit donc se concentrer sur les tâches de la colonne A et B, voire C, et déléguer les tâches D et F. Cela permet de rester à la fois dans notre cercle de compétences mais aussi de bénéficier du cercle de compétences des autres pour compenser nos propres faiblesses.
Élargir son cercle de compétences
Rester dans son cercle de compétences permet de faire de meilleurs choix, de prendre moins de risques et d’obtenir de meilleurs résultats.
Cependant, cela ne signifie pas que l’on doit se cantonner à nos compétences. On doit au contraire chercher en permanence à élargir notre cercle de compétence.
Pour progresser, il est impératif d’apprendre en continu et de tester de nouvelles choses, au risque de stagner ou ne plus prendre plaisir à faire ce que l’on fait. Mais pour que cet apprentissage fonctionne, il doit être progressif comme l’indique Charlie Munger, milliardaire et associé de Warren Buffet :
La montée en compétence doit donc être graduelle.
Si Paul a perdu toutes ses économies en investissant en bourse, c’est qu’il a voulu élargir son cercle de compétence trop rapidement. On ne passe pas de dessinateur à investisseur boursier du jour au lendemain. Cela demande du temps, de l’apprentissage quelques expérimentations et, idéalement, un mentor pour nous accompagner tout au long du processus.
Lorsque l’on cherche à élargir notre cercle de compétence trop rapidement, c’est souvent là que l’on fait de grosses erreurs et que l’on prend de très mauvaises décisions.
En montant en compétence progressivement, on fait certes toujours des erreurs et on prend toujours de mauvaise décisions. Mais l’amplitude de celles-ci est suffisamment faible pour ne pas nous décourager et nous empêcher de continuer à progresser et à apprendre de nos erreurs.
Conclusion
Pour conclure, connaître notre cercle de compétence permet d’identifier nos forces et nos faiblesses mais aussi d’optimiser nos décisions aux quotidiens et d’éviter des erreurs qui peuvent nous coûter chères.
Même s’il est important de rester dans notre cercle de compétence pour mieux agir chaque jour, on ne doit pas non plus hésiter à l’élargir progressivement à travers l’apprentissage. On pourra ainsi grandir continuellement sans avoir à craindre de commettre des erreurs irréparables.
À propos de l’auteur : Simon Cavé
Simon Cavé est le fondateur d’Everlaab, le blog minimaliste dédié à tous les passionnés de productivité et de performances mentales.
Il interviewe régulièrement des personnalités (millionnaires, astronaute, agent de la CIA..).