Vous avez raison, ne vous privez surtout pas
Ne pas se priver. Voilà une des grandes objections qui m’ait faite sur ce blog. Ben oui, parfois, pour changer, il faut savoir se priver. En fait, c’est même souvent le cas. Mais ne vous y trompez pas : dans tous les cas, vous vous privez quand même. Donc faites le bon choix et assumez-le !
Vous avez raison, ne vous privez surtout pas !
La réponse « oui … mais … » est une réponse facile et instinctive. Elle survient autant au quotidien, lors de discussions et d’échanges, que dans les réponses faites sur ce blog (et même d’autres, je ne dois sûrement pas être le seul :-)).
Je vous ai déjà expliqué en quoi répondre « oui … mais … » est malheureux et bloquant.
Ce qui est intéressant avec cette réponse, c’est aussi ce qu’il y a derrière le « mais ».
On y retrouve très souvent « ce n’est pas facile … ». Ben oui, ce n’est pas facile. C’est dur mais c’est comme ça ! C’est aussi cela qui donne toute sa saveur à ce qui vous est proposé. Et si c’était facile, et bien tout le monde y arriverait et il n’y aurait alors plus aucun intérêt à vous en parler. Je pense que vous en conviendrez assez facilement…
Il y a un autre complément à la réponse « oui mais … » qui revient assez fréquemment. C’est le « je ne vais quand même pas me priver … »
On retrouve très souvent cette objection lorsqu’on parle d’argent et, en particulier, des menues dépenses, quotidiennes et fréquentes, qui font de jolies sommes une fois cumulées.
On la retrouve aussi lorsqu’on parle des activités qui prennent notre temps sans avoir un réel intérêt ou une vraie utilité, des relations qui encombrent notre temps et nos pensées et nous bouffent le moral, des objets et possessions qui encombrent notre espace …
Ma réponse première est expéditive : vous avez raison, ne vous privez surtout pas !
Mais je vais détailler un peu …
En fait, vous vous privez !
Tout d’abord, il faut bien vous rendre compte que vous vous privez.
En refusant de vous priver maintenant, vous vous privez plus tard.
En refusant de vous priver aujourd’hui de petits plaisirs, vous vous privez demain d’une coquette somme, augmentée des quelques intérêts d’un Livre A (par exemple), qui pourrait financer un projet ou des vacances.
En refusant de vous priver aujourd’hui de quelques distractions inutiles (télévision, Facebook, …), vous vous privez demain de l’apprentissage des nombreux livres que vous auriez pu lire, des gains tirés d’une activité entrepreneuriale que vous auriez pu monter, des bénéfices obtenus d’un blog que vous auriez pu créer, des relations plus fortes que vous auriez pu tisser avec vos proches.
En refusant de vous priver aujourd’hui des vos cigarettes quotidiennes, vous vous privez demain d’une meilleure santé.
À la limite, tout cela est bien naturel : nous recherchons tous des satisfactions et gratification immédiates et nous préférons tous le confort d’un status quo connu à l’inconfort et l’insécurité d’un changement ou d’une découverte.
Mais cela ne change rien au problème : de toute façon, vous vous privez. Point.
Se priver, c’est choisir. Et choisir, c’est décider.
Cela étant, refuser de se priver maintenant n’est pas forcément un problème en soi. Car il n’y a peut être tout simplement pas de problème.
Après tout, pourquoi iriez-vous vous priver de quoi que ce soit si les gains sont inintéressants, si le changement est insignifiant ou si la situation n’est pas douloureuse ?
Après tout, passer 3 heures par jour devant la télé n’est peut être pas un problème pour vous, fumer 20 cigarettes par jour n’est peut être pas un problème pour vous. Et lire, créer, discuter ou échanger n’est pas suffisamment signifiant ou important à vos yeux. Après tout …
Pour autant …
Pour autant, si vous prenez le temps de vous dire « je ne vais quand même pas me priver … », et d’autant plus si vous prenez le temps de l’écrire, c’est que vous considérez qu’il y a un problème ou une situation déplaisante, ou que vous accordez un minimum d’importance à l’alternative proposée.
Et si, malgré tout, vous restez sur votre position de ne pas vous priver, prenez au moins vos responsabilités. Dites plutôt « je décide ne rien changer et de rester dans la situation actuelle, aussi désagréable soit-elle ».
Se priver, c’est choisir. Et choisir, c’est décider. Parce que se priver de l’un, c’est choisir l’autre. Et faire un choix, c’est prendre une décision. Donc dites-le clairement, au moins à vous-même.
Ça peut être douloureux. Mais vous serez honnête avec vous. Et vous vous accorderez consciemment la possibilité de changer de décision plus tard, plutôt que de fermer définitivement la porte. Parce qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis …
Et, surtout, vous ne changez rien
Tiens, j’ai lâché le mot 2 fois dans la partie précédente. Changer …
Le changement fait peur et peut être désagréable. Ça aussi, je l’ai dit encore un peu plus haut.
Mais se priver de quoi que ce soit pour le remplacer par autre chose, c’est apporter un changement à sa vie, c’est changer soi-même. Et ce changement peut être salvateur.
Si vous continuez de faire ce que vous avez toujours fait, vous continuerez d’obtenir ce que vous avez toujours obtenu.
Relisez cette phrase. Elle est simple. Mais elle est importante et révélatrice.
Que ce passe-t’il si il y a un changement quelconque ?… C’est tout aussi simple :
Si vous apportez un changement à ce que vous avez toujours fait, vous obtiendrez quelque chose de nouveau et de différent de ce que vous avez toujours obtenu.
Se priver maintenant, c’est faire aujourd’hui un premier changement dans sa vie. Et c’est s’offrir la possibilité d’un deuxième changement, dès demain, en remplissant le trou laissé par ce choix de se priver.
Conclusion
Ne dites plus « oui mais je ne vais quand même pas me priver … »
Se priver, c’est avant tout choisir. C’est choisir aujourd’hui la voie du changement. C’est décider de changer.
Soyez honnête et prenez vos responsabilités. Vous avez le choix :
- dire clairement que vous prenez la décision ne rien changer et de rester dans la situation actuelle, aussi désagréable soit-elle ;
- annoncer fièrement que vous embrassez le changement et que vous refusez de vous priver de ces bienfaits !
Et ne me dites pas que ce n’est pas facile. Je le sais déjà …