Comment booster son cerveau et améliorer ses capacités : les techniques de hacking douces et efficaces
Vous voulez booster votre cerveau et ainsi améliorer vos capacités ? Cela va consister à comprendre la structure et le fonctionnement de votre cerveau pour lui apporter tout ce dont il a besoin et ainsi le rendre plus performant. Nul besoin d’un neurochirurgien : vous pouvez agir vous-mêmes sur plusieurs facteurs comme l’alimentation, l’entrainement cérébral ou la gestion du stress… Découvrez comment.
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Bien sûr, tous ces facteurs ne sont pas récents. Par exemple, l’usage de drogues ou de substances stimulantes est sans doute vieille comme le monde. On trouverait ainsi la trace de fabrication d’alcool dans des textes datant de 6000 ans. Et le tabac, le cannabis, le coca (non pas le coca-cola) ou le pavot sont également d’usage assez ancien.
Mais ce qui est plus récent, c’est le souci d’apporter des améliorations qui ne soient pas nuisibles, qui n’aient pas d’effets secondaires indésirables tels que l’addiction à ces produits.
Ce qui est nouveau aussi, c’est la vision d’un cerveau beaucoup plus « plastique » et malléable qu’on ne l’imaginait avant. Et cette vision ouvre des possibilités plus étendues.
Un dopage soft en quelque sorte…
Notre cerveau est plastique (mais pas en plastique)
« Le cerveau est comme il est. Et que rien ne peut le changer. Il est pré-câblé et après 18 ans il ne change plus ». C’est comme cela que commence un documentaire d’Arte sur la neuroplasticité. Ce sont ces principes que j’ai appris dans des cours de neurosciences à la faculté de Bordeaux.
Quelques années plus tard, des chercheurs ont mis en évidence sur des animaux (des oiseaux si je me rappelle bien) que des neurones pouvaient être générés à l’état adulte.
Aujourd’hui, grâce à une poignée de précurseurs aux idées un peu folles (mais finalement pas si folles que ça) il est possible de récupérer partiellement certaines fonctions qui ont été endommagées par des lésions du cerveau. C’est ce qu’on appelle la neuroplasticité.
Paul Bach-y-Rita est un de ces précurseurs qui ont permis de changer radicalement la vision que l’on a du cerveau en inventant des machines et des protocoles pour rééduquer notre cerveau. Pour la petite histoire, son père avait subi un AVC qui ne lui a laissé que 3% des connexions entre le cerveau et la colonne. Au bout d’un an de rééducation, il pourra à nouveau donner des cours et même danser ! Remercions ce visionnaire.
Pour voir le documentaire (en 7 parties) d’Arte sur Dailymotion : les étonnants pouvoirs de transformation du cerveau.
Les ouvriers à l’intérieur de l’usine à idées…
On voit, avec la notion de plasticité, que l’âge ou même les lésions ne sont pas une fatalité.
Un cerveau, c’est environ 1.000 milliards de neurones et 10 millions de milliards de connexions. La connexion se fait généralement entre les dendrites qui constituent la porte d’entrée du signal nerveux et l’axone qui en est la porte de sortie. Le « lieu » de la connexion est la synapse.
Le neurone a une plasticité neuronale, ou neuroplasticité, et une plasticité synaptique, connue depuis plus longtemps, qui résulte du simple fonctionnement de la synapse.
La plasticité synaptique a été modélisée par Donald Hebb :
« Lorsque deux neurones sont excités conjointement, il se crée ou se renforce un lien les unissant. »
Ça à l’air tout bête. pourtant cette plasticité synaptique est la base de notre mémoire et de nos apprentissages. Et la règle de Hebb permet de donner des idées pour améliorer nos apprentissages.
Booster son cerveau consiste finalement à optimiser l’intégrité du neurone et de la synapse et à en faciliter le fonctionnement. Et il y plein de façon d’y parvenir.
Comment booster son cerveau : le petit guide pour bien commencer
Apporter les nutriments nécessaires à la structure et l’activité
Comment supporter la structure du neurone ?
En apportant les nutriments qui améliorent la fluidité de la membrane et donc sa capacité à faire passer les minéraux nécessaires à l’influx nerveux. Ces nutriments sont les phospholipides, dont les principales sources sont :
Quant aux nutriments qui améliorent l’activité électrique du neurone, on trouve par exemple le magnésium, la vitamine B6 et la taurine. Et les sources de ces nutriments sont :
Faites votre marché en ajoutant ces aliments :-)
Apporter les précurseurs des neurotransmetteurs
Le cerveau communique en utilisant un certain nombre de neurotransmetteurs, des substances chimiques transmises au niveau de la synapse : l’acétylcholine, la dopamine, la sérotonine, le GABA, le glutamate et les fameuses endorphines. Et il en existe d’autres.
La présence de ces médiateurs varie en fonction de l’emplacement dans le système nerveux. Et c’est ce qui leur donne en quelque sorte des propriétés identifiables. Ainsi :
Tous les neurotransmetteurs sont synthétisés à partir de précurseurs que l’on apportera par l’alimentation.
Attention, le but n’est pas de se gaver d’un précurseur de la dopamine pour améliorer la recherche du plaisir ! Doper le cerveau, oui, se droguer, non. Même si c’est ce que propose le neurobiologiste Eric Braverman dans son livre « Un cerveau à 100% ».
L’idée est de s’assurer que les neurotransmetteurs ne seront pas limités par des carences dans notre alimentation. Les précurseurs de ces neurotransmetteurs sont notamment :
Améliorer la circulation cérébrale et l’oxygénation
L’aliment qui va permettre d’améliorer significativement notre circulation cérébrale provient d’un arbre, le Ginkgo Biloba, aussi connu pour avoir résisté à la bombe atomique d’Hiroshima.
Le Ginkgo améliore la circulation cérébrale, et donc la quantité d’oxygène et de glucose disponible pour le cerveau. Ses constituants favorisent la dilatation des vaisseaux sanguins et réduisent la capacité d’agrégation des plaquettes sanguines.
Il est utilisé pour les problèmes de mémoire, la sénilité et aussi dans la maladie d’Alzheimer malgré l’absence de démonstration de son effet.
Le Ginkgo se prend sous forme d’un complément alimentaire lyophilisé en gélules. Personnellement, c’est un de ceux que je prends régulièrement et c’est peut-être bien grâce cela que j’arrive à comprendre cet article. Si vous le trouvez compliqué, vous savez ce qu’il vous reste à faire…
Des toniques pour démarrer en trombe
Booster son cerveau avec des toniques qui agissent à court terme est le mode d’action le plus courant, notamment avec le café, mais aussi le thé ou le chocolat…
Plus rare, le guarana est une plante d’Amazonie extrêmement concentrée en caféine.
Plus originale, l’huile essentielle de menthe poivrée, à mettre dans une coupelle pour que quelques gouttes se diffusent dans l’air. Elle agit alors comme un tonique et permet aussi de lutter contre les maux de tête et les migraines.
Les toniques ont des effets à court terme : une phase d’excitation puis une retombée des effets qui finissent par s’inverser. Ils ont donc leur utilité. Mais c’est un peu comme se donner une claque pour sortir de sa torpeur. On ne peut pas dire que cela nous rend plus intelligent…
Protéger nos neurones des produits toxiques
Les antioxydants sont les principaux combattants des toxiques. Et justement, le Ginkgo que l’on vient de voir est un puissant antioxydant particulièrement adapté pour agir sur le cerveau puisqu’en étant également vaso-dilatateur, il permet d’agir via les plus petits vaisseaux capillaires du cerveau…
Si vous voulez d’autres antioxydants, c’est simple, mangez des fruits rouges : les myrtilles, le cassis, les mûres, les fraises, les framboises… Comme le Ginkgo et pour des raisons semblables, ils sont également efficaces sur le cerveau.
Il existe aussi des aliments qui permettent d’éliminer des toxines comme la dioxine et certains métaux lourds comme le mercure ou le cadmium… L’algue Chlorella, vendue en gélules, est la plus connue pour cela. Et comme elle a un paquet d’autres vertus, n’hésitez pas.
Protéger nos neurones des effets du stress
Le stress, quand il agit de façon durable sur l’organisme, entraîne la production de cortisol. Qui entraîne à son tour notamment l’augmentation de la production de sucre par l’organisme (pour se préparer à l’action) et la destruction des protéines (pour préparer une réponse d’adaptation à l’environnement).
À court terme, c’est très utile. Mais à long terme, les effets sont destructeurs.
Le cortisol a des effets négatifs sur le cerveau. Et une nouvelle fois, on retrouve le Ginkgo Biloba avec une nouvelle propriété qui est de contrôler et de réduire la quantité de cortisol dans le cerveau.
Tout comme le Ginkgo, le Ginseng possède la propriété de réguler le cortisol. De plus, il s’agit d’une plante adaptogène qui régule la quantité d’adrénaline et la glycémie.
Bon, le Ginkgo et le Ginseng, c’est très bien mais le stress durable ne se combat pas seulement avec des compléments alimentaires. Comme le stress est destiné à produire une réponse à l’environnement, c’est ce qu’il faut lui donner : une adaptation du comportement.
Les meilleurs outils : le yoga et d’une manière générale, les activités physiques et sportives. Alors sortez votre short ou votre maillot de bain, vos baskets ou votre tapis de yoga. Et pratiquez.
La méditation est aussi un excellent outil antistress (même si ce n’est pas excessivement physique). Peut-être le plus efficace car lui agit sur la source du stress en modifiant sa perception et donc ses effets.
Bref, méditation, yoga, sport, Ginseng et Ginkgo constituent le quinté gagnant des outils antistress.
Pour des exercices audio de méditation sur le site de PasseportSanté.net : notamment le 5. Méditation guidée ou le 8.Relaxation guidée ou 11.Méditation marchée.
Conserver son cerveau de 20 ans ?
Quand on veut vivre avec un cerveau performant, une des pistes les plus évidentes est de ralentir le vieillissement cérébral et pour tout dire, ralentir le vieillissement tout court.
Aujourd’hui, il y a des raisons de croire que c’est non seulement possible, mais que l’on pourra espérer un jour vivre beaucoup plus longtemps. Certains disent « éternellement », même si cela ressemble à de la science fiction …
Il existe déjà une pratique qu’utilisent les indiens ou les japonais d’Okinawa depuis des siècles : la restriction calorique. Cela consiste à s’arrêter de manger alors qu’on n’est pas encore rassasié. Les mécanismes d’action de la restriction calorique sur la longévité proviendraient de la protection de l’ADN mitochondrial et de celle du pancréas.
Au niveau du cerveau, cet allongement de la durée de la vie permettrait un maintien prolongé des taux de production des neurotransmetteurs. Notamment de l’acétylcholine dont la déficience est responsable de la maladie d’Alzheimer.
Une autre substance, la pregnénolone, voit sa concentration dans le sang décroitre avec l’âge. C’est une hormone, précurseur de la fameuse DHEA, et qui est liée à la production d’acétylcholine.
La question est : faut-il en ajouter dans son alimentation ?
Cela fait l’objet de controverses. Elle a des effets sur la mémoire et les troubles de la concentration. Mais elle entraîne aussi une augmentation des risques de certains cancers. Autorisée et largement consommée aux Etats-Unis, interdite en France, on peut se la procurer sur Internet mais il vaut mieux un avis médical car son mode d’action est complexe de même que les conséquences de sa prise.
Des exercices pour entraîner votre cerveau
Ce tour d’horizon ne serait pas complet sans aborder les exercices cérébraux qui sont censés améliorer les capacités du cerveau.
Mais quels exercices cérébraux sont les plus intéressants ?
Tous ceux qui favorisent et font travailler les fonctions de base comme la mémorisation et notamment la mémoire de travail. Cette mémoire du court terme est celle qui nous permet de faire des calculs, des déductions ou des raisonnements par exemple. Elle fonctionne en y mettant pendant une durée brève les éléments nécessaires à ce travail.
Il existe un logiciel open source en anglais destiné à travailler cette mémoire de travail. Il s’agit de The Brain Workshop. Un petit entrainement quotidien d’une dizaine de minutes serait suffisant pour améliorer ses capacités. A voir…
Au delà des exercices cérébraux, l’entrainement le plus complet consiste à apprendre des disciplines nouvelles. Des savoirs, comme les mathématiques ou la poésie par exemple, mais aussi des savoir-faire qui mettent en œuvre l’organisme, y compris nos émotions : un sport ou une activité artistique. Ajoutez à cela les disciplines qui élargissent nos façons de voir les choses comme l’apprentissage de langues étrangères.
Et le Mind-Mapping ! Je m’en voudrais de ne pas aborder le sujet tellement il me tient à cœur. Cette méthode inventée par Tony Buzan pour faciliter l’apprentissage et la mémorisation est aussi un outil de hacking dans le sens où elle nous pousse à structurer notre savoir. C’est donc non seulement un outil pour apprendre un sujet donné mais aussi un exercice d’entrainement pour nos petites cellules grises (chères à Hercule Poirot).
Apprendre pour rester jeune…
Le petit manuel du hacker cérébral soft
Cet article balaye pas mal de notions différentes. Mon intention ici était de vous proposer des pistes que vous n’avez peut-être pas pensé à exploiter pour booster votre cerveau. Des pistes multiples, qui nécessitent d’en apprendre sur des sujets variés… En somme, déjà un bon exercice pour le cerveau !
Pour synthétiser, les recommandations de cet article :
A l’inverse des drogues psychotropes que je mentionnais au début, toutes ces recommandations sont compatibles avec un mode de vie sain dont le but est d’éveiller l’esprit : un hacking soft, donc.
Oh, et pensez à rajouter dans votre liste une délicieuse « cervelle au beurre noir ».
À propos de l’auteur : Philippe Bastid.
Coach Financier, certifié Praticien en PNL et en Communication Ericksonienne, ex-ingénieur, responsable financier et, durant 10 ans, contrôleur de gestion et responsable de la consolidation financière d’un groupe industriel de 4.800 personnes… Je vous accompagne pour vous aider à changer et à dépasser vos limites.