Les croyances limitantes : le petit guide pour les identifier et s’en débarrasser définitivement
Vos actions, vos réactions et vos attitudes sont d’abord dictées par vos croyances qui sont autant de filtres entre le monde réel et vous. Connaître et repérer vos croyances limitantes, celles qui vous tirent vers le bas, est essentiel à une vie épanouissante et stimulante. Ce guide vous apprendra tout ce que vous devez savoir sur les croyances et, surtout, comment supprimer vos croyances négatives.
Je vais vous faire une confidence et lever un peu plus le voile sur ma modeste personne.
Je soufre d’une anomalie physique dans laquelle 3 ou plusieurs des 3 types de cônes de ma rétine oculaire, responsables de ma perception des couleurs, sont déficients.
Ne vous inquiétez pas : il ne s’agit que d’une infirmité légère 🙂
Pour faire court, je suis daltonien. En d’autres termes, je vois mal les couleurs.
Mon daltonisme n’étant pas fort, je vois suffisamment bien les couleurs pour que cela ne soit pas réellement handicap au quotidien. Cependant, cela donne parfois des situations cocasses. Comme des associations de couleurs vestimentaires qui font tiquer ma compagne. Ou mon incapacité à ramener ce petit sac vert que je suis incapable de distinguer des autres petits sacs.
Mon souvenir le plus marquant aura cette infirmière, lors d’une visite de santé à mon travail, qui m’a regardé comme un animal de foire lorsque je lui ai avoué ma tare. Comprenez-la : j’étais le premier daltonien qu’elle rencontrait !
J’imagine que vous vous posez une question :
Où est-ce qu’il veut en venir en me révélant son daltonisme ?
À ceci : le monde que je vois est différent du monde que vous voyez.
Le monde que nous observons est différent du monde réel
Nous observons le même monde : les mêmes objets, les mêmes voitures, les mêmes fleurs, les mêmes personnes avec les mêmes vêtements.
Mais ma perception en est différente de la votre.
En l’occurrence, la différence n’est pas majeure. Mais elle est bien présente.
Vous et moi ne voyons pas le même monde.
Un peu comme si nous portions des lunettes déformantes.
Dans le cas de ces lunettes déformantes, cela prête simplement à sourire.
Pourtant, il est des lunettes déformantes qui peuvent être nettement moins plaisantes. Ces lunettes ont 2 particularités :
- nous les portons tous : moi, vous, votre voisin, ma compagne, …Tous, je vous dis.
- la plupart du temps, nous n’en sommes pas conscients !
Hallucinant, non ?
Mais quelles sont donc ces lunettes ?
Ces lunettes, ce sont nos croyances. Nos croyances à propos du monde, à propos de nous-même, à propos de notre entourage (intime, proche et moins proche), à propos de de la société, à propos de l’argent, à propos de la télévision, à propos du monde du travail, à propos du Coca-C**a, à propos des hommes, à propos des femmes,… Et je pourrais continuer ainsi pendant longtemps.
Des croyances, nous en avons tous. Et cette affirmation n’est pas une croyance : c’est un fait.
Une croyance, c’est quoi ?
Une croyance est une lunette, un prisme, entre ce qui est et nous, entre ce qui nous arrive et nous. Et ce prisme influence notre ressenti, notre attitude et notre réaction vis a vis de notre monde environnant et des événements que nous vivons.
La plupart de nos croyances ne nous appartiennent pas vraiment. Pour être plus précis, elles nous ont été transmises par nos parents, nos professeurs, nos relations, nos collègues de bureau.
Nos croyances proviennent aussi de notre vécu et de nos expériences passées, bonnes ou mauvaises. Nous en tirons un enseignement global, une généralité. Une croyance. Les distorsions ou les généralisations que notre cerveau peut faire accentuent de manière considérable ce phénomène.
Le petit dialogue que nous entretenons tous avec nous-même, dans l’intimité de notre petite tête, est aussi un incubateur et un accélérateur de croyances. Car ce souvent les mêmes dialogues qui reviennent. Sur la durée, ils se simplifient, se cristallisent et s’incrustent. S’ils ne deviennent pas eux-même une croyance, ils renforcent une croyance naissante.
Une croyance, c’est mauvais ?
Une croyance, en soi, c’est comme une habitude : ce n’est ni bon ni mauvais.
C’est le résultat de cette croyance, ou de cette habitude, qui est bon ou mauvais.
Et c’est votre ressenti, votre sentiment de bien-être et de plénitude qui vous indiquera cela.
Une croyance a un coté pratique : plutôt que de réfléchir des heures à comment comprendre, analyser, agir, réagir par rapport à un événement, une annonce, une information, vous ne réfléchissez pas plus que ça et vous le mettez dans une case. En quelques secondes, c’est fait. Sujet suivant.
Selon les croyances, cela peut ne pas prêter à conséquence. Mais cela peut aussi avoir beaucoup de conséquences.
Les croyances neutres
Tous les chats perdent leur poil !
Comprenez par là qu’ils vous pourrissent votre intérieur et votre belle tenue.
Personnellement, j’en suis convaincu. Et ce ne sont pas les 2 chats avec qui je cohabite qui me feront changer d’avis. Mais cela at’il une grande conséquence sur ma vie ?… Je ne le pense pas.
Les croyances ressources
J’ai tous les atouts pour y arriver.
Voilà un petit trésor !
Une croyance ressource est une croyance qui vous portera, qui vous motivera, qui vous positivera, qui vous fera vous dépasser, voir les opportunités, éprouver de la gratitude, être heureux et souriant.
Les croyances limitantes
Le monde actuel est tellement dur.
Ouch ! Comment être défaitiste et baisser les bras avant même de commencer.
À l’inverse d’une ressource ressource, une ressource limitante vous tire vers le bas, met en avant le négatif , vous aveugle avec les problèmes et vous masque les opportunités.
L’impact des croyances
Imaginez quelqu’un qui, pour des raisons professionnelles, doit apprendre une nouvelle langue.
Si cette personne pense, qu’à son age, il lui est impossible d’apprendre une nouvelle langue, que pensez-vous qu’il va se passer ? Et bien la personne sera négative, restera fermé (à ses cours, au professeur, aux autres étudiants) et ne fera pas d’effort particulier. Et il y a de fortes chances pour que cette personne échoue.
À l’inverse, si cette personne est persuadée que, malgré son age, elle est capable d’apprendre une nouvelle langue, qu’il existe une méthode ou un cours adapté à elle et pouvant grandement l’aider, et qu’elle pourra s’organiser pour suivre ces cours en plus de ses activités habituelles … Et bien il y a de fortes chances que cette personne apprenne cette nouvelle langue !
C’est pour cela qu’on dit souvent qu’une croyance est une prophétie auto-réalisatrice : vous alignerez vos actes et vos attitudes sur votre croyance pour que la réalité soit en conformité avec votre croyance.
Si votre croyance est négative ou limitante, vous vous sabotez vous-même.
Bien sur, vous faites cela de façon inconsciente ou involontaire. Mais le résultat est le même : vous restez dans le négatif et l’échec.
Vous confirmez vos propres croyances
J’ai eu quelques discussions avec des personnes qui croient fermement que « le monde actuel est tellement dur ».
Ces personnes, en général, étaient prompts à trouver moult exemples, situations et informations pour valider leur propos.
Et il n’y avait aucun doute possible : tous leurs arguments étaient valables et vrais.
Pour autant, ces personnes n’avaient pas forcément raison.
Car il y aussi moult exemples, situations et informations qui invalidaient leur croyance et validaient une croyance inverse : « le monde actuel est plein d’opportunité et tout est possible »
Le fait est que, selon la croyance en laquelle vous croyez, vous ne voyez que les exemples, situations et informations qui confirment votre croyance.
Plus haut, je parlais de lunette déformante ? Et bien les voilà à l’œuvre ! Avoir une croyance particulière et bien ancrée vous rend réceptif et sensible à tout ce qui confirme et valide cette croyance. C’est humain.
Ces lunettes déformantes encouragent un cycle :
- Vous voyez ou entendez certains événements ou informations ? Vous en nourrissez alors une croyance ;
- Vous avec une croyance ? Vous ne voyez ou n’entendez alors que les événements ou informations la validant.
Êtes-vous stupide ? Bien sur que non ! Vous êtes simplement humain.
Plus précisément, c’est la formation réticulée de votre tronc cérébral qui est à l’œuvre. Elle intervient dans plusieurs fonctions motrices et dans plusieurs cycles, comme le cycle du sommeil. De plus, la formation réticulée joue un grand rôle dans … l’attention.
Son rôle est de filtrer tous les stimulus et informations vous parvenant et de ne laisser remonter à votre conscience que ce qui est considéré comme intéressant.
Pourquoi laisser remonter une information que vous considérez comme fausse ou inutile ?
C’est pour cette raison que vous n’avez vraiment conscience que des événements et informations qui valident vos croyances et que vous êtes insensibles à ceux qui ne vont pas dans votre sens.
Heureusement, votre formation réticulée peut être un allié …
En effet, si vous n’avez pas conscience de ce phénomène, de vos croyances, votre formation réticulée peut participer à votre auto-sabotage.
Mais ça, c’était avant : vous avez conscience de ce phénomène. Et la bonne nouvelle, c’est que vous pouvez l’exploiter !
Si vous choisissez, consciemment, une croyance, votre formation réticulée amènera à votre conscience tout ce qui valide cette croyance dans votre environnement. Cela vous aidera à remplacer une croyance limitante par une croyance ressource.
On en reparle plus bas …
Comment éliminer les croyances limitantes
Vous l’aurez donc compris :
- une croyance peut être un atout considérable … ou une arme de destruction massive de votre vie ;
- vous avez tout intérêt à créer et entretenir des croyances positives et ressources ;
- vous avez tout intérêt à limiter et supprimer toute croyance négative et limitante.
Il en va de votre attitude globale par rapport à la vie, de votre bien-être au quotidien et de votre engagement dans des projets constructifs et épanouissants.
Mais comment faire ?
Prenez conscience de vos croyances
Une croyance, en soi, c’est comme une habitude (encore) : vous faites cela de façon automatique, sans y penser. Inconsciemment.
La première étape, c’est de prendre conscience de vos croyances. Comment pouvez-vous modifier quelque chose dont vous n’avez même pas conscience ?
Donc, au quotidien, surveillez vos paroles et pensées. Et repérez vos jugements, à savoir tout ce qui est sujet à caution ou ne relève que d’un avis et aucun cas d’un fait. Demandez-vous « Pourquoi est-ce vrai ? Quels sont les faits et éléments indiscutables qui valident cette affirmation ? »
En particulier, faites attention à vos généralisations.
Dès qu’il y a un mot du genre « tout », « jamais », « à chaque fois », … vous faites une généralisation. Et derrière chaque généralisation se cache souvent une croyance. Quelques exemples :
- « toutes les femmes sont … » ou « tous les hommes sont … » ;
- « tous les patrons sont … » ou « tous les politiciens sont … » (celle-ci est pour moi :-)) ;
- « je n’y arriverai jamais » ;
- « à chaque fois, je me plante » ;
- …
Faites la liste de vos croyances limitantes
En fait, vous pouvez faire la liste de toutes vos croyances. Mais les croyances les plus dangereuses pour vous étant les croyances négatives et limitantes, commencez par faire la liste de toutes vos croyances limitantes.
Je pense que vous n’aurez aucun mal à les reconnaître 🙂
Remplacez-les par des croyances contraires
Pour chaque croyance limitante que vous avez repéré, imaginez une affirmation contraire, qui ne soit donc pas limitante ou négative, et qui fera office de croyance ressource.
Puis employez-la au quotidien. Dès que vous vous surprenez à recourir à votre croyance négative habituelle, illico presto, dégainez votre nouvelle amie : sa « croyance ressource » contraire.
Là encore, il s’agit de faire consciemment ce que vous faites habituellement inconsciemment. Pas simple … Cela étant, vu que vous avez déjà fait un effort pour prendre conscience de vos croyances, ce sera plus simple pour cette étape.
De plus, vous n’êtes pas obligé de vous attaquer de front à toutes vos croyance limitantes. En fait, vous ne devriez surtout pas le faire : c’est l’échec assuré.
À l’inverse, concentrez-vous uniquement sur une croyance à la fois. Ou sur un ensemble de croyances relatives à un même sujet, comme l’argent, les hommes ou les femmes, les relations sociales, votre estime de vous, … Choisissez-en qui vous meurtrit ou vous pénalise le plus.
Afin de de mettre toutes les chances de votre coté, je vous conseille de prendre 2 rendez-vous quotidien avec vous. Le but est de programmer votre formation réticulée pour qu’elle vous aide dans votre démarche.
- Le matin, prenez 5 à 10 minutes pour lire et relire les 2 croyances (la croyance limitante et sa croyance contraire), prendre l’engagement envers vous de remplacer l’une par l’autre et imaginer des situations concrètes où la nouvelle croyance s’exprimerait à la place de l’ancienne.
- Le soir, prenez de nouveau 5 à 10 minutes pour lire les 2 croyances et repasser le film de la journée afin de repérer quand 1 de ces 2 croyances s’est exprimée. Si vous avez choisi la bonne croyance, félicitez-vous ! Si, au contraire, vous vous êtes loupé, ce n’est pas grave : revivez la scène et imaginez comment vous auriez pu réagir. Et la prochaine fois, vous ferez le choix de la bonne croyance.
Soyez ouvert à tous les avis extérieurs
Un mode d’expression courant d’une croyance, c’est … un avis.
En d’autres termes, derrière chaque avis se cache souvent une croyance.
Être ouvert aux avis extérieurs contraires à vos avis peut être une bonne façon de :
- déceler vos propres croyances limitantes ;
- découvrir des croyances contraires à vos croyances limitantes ;
Donc, la prochaine fois que vous entendez un avis, une opinion, une pensée qui vous froisse, vous, votre susceptible, vos sensibilités et vos croyances, plutôt que d’avoir une réaction définitive de rejet, soyez ouvert et curieux : intéressez-vous et questionnez.
Lisez régulièrement
La lecture régulière a bien des avantages et des bénéfices.
Un de ses bénéfices est que les livres favorisent une plus grande ouverture d’esprit.
De ce fait, non seulement lire vous aide à lutter contre vos croyances, mais lire vous aide aussi à lutter contre vos croyances limitatives.
Donc ne vous en privez pas !
Conclusion
Une croyance est à la fois :
- un filtre qui déforme et influence votre interprétation du monde qui vous entoure;
- un programme qui dicte vos attitudes et vos actions, au quotidien et sur la durée.
Il est donc particulièrement nécessaire de veiller à entretenir et bichonner vos croyances positives (les croyances ressources) et à limiter et supprimer vos croyances négatives (les croyances limitantes).
Cela est possible si vous vous engagez consciemment et volontairement dans une démarche d’identification de vos croyance limitantes et de leur remplacement par des croyances ressources.
D’ailleurs, commencez- cette démarche dès aujourd’hui :
- Quelles sont vos croyances ?
- Lesquelles sont aujourd’hui des freins à votre épanouissement ou à l’atteinte de vos objectifs ?
- Par quelles croyances positives pourriez-vous les remplacer ?
Crédit photo : JD Hancock
Wouahou !! Un super article très complet ! Bravo et merci pour cette belle contribution. Prendre conscience des croyances qui nous limitent pour mieux choisir celles qui nous servent me parait judicieux. Les exemples que tu donnes sont très parlants !
Patricia
C’est vraiment très cocasse ! J’avais laissé un long commentaire parce que j’avais aussi apprécié cet article.
Hors il n’a jamais été publié, par contre, je reçois le suivi.
Bizarre !
@Patricia: Il est vrai que j’ai essayé d’être complet. Merci de l’avoir remarqué …
Par contre, je reste assez général : je ne parle de la confiance en soi, par exemple, ou du monde du travail ou de l’argent. Ce sont des domaines où les croyances peuvent avoir des effets désastreux.
Mais au vu des participations à ta Croisée, je sais que ces questions ne manqueront pas d’être traitées.
Merci pour ce thème très intéressant 🙂
@MarieBo: Hello !
Cocasse, effectivement … J’aurais tendance à te dire que j’ai du, par mégarde, supprimer ton commentaire : je me fait pas mal spammer et faire le tri entre le bon commentaire perdu au milieu de mauvais commentaires, ce n’est pas toujours simple.
Toutes mes excuses 🙁
Cela étant, je ne vois pas pourquoi tu reçois alors les notifications …
Si le courage de réécrire ton commentaire te prend, je serais particulièrement prudent cette fois-ci.
Au plaisir !
Très bel article pour expliquer les croyances ! Les croyances sont fondamentales et ont tellement d’impact dans notre vie qu’il est indispensable d’en changer pour avancer. D’ailleurs, on pourrait presque dire que tout changement est au fond un changement de croyances.
J’ajouterai qu’il est possible de les changer à la pelle avec la PNL. En les notant toujours dans un carnet et en réfléchissant à l’affirmation contraire, comme tu l’expliques dans ton article.
Une chose toutefois, il vaut mieux que l’affirmation contraire soit plutôt en terme de processus que de résultat. Par exemple, il vaut mieux changer “je suis un bon à rien” en “je m’améliore chaque jour pour devenir excellent” plutôt qu’en “je suis un génie dans tous les domaines”.
Ensuite, il faut utiliser le doute et la certitude. Quand on doute de quelque chose, on a différentes sensations que lorsqu’on en est sûr. L’image de ce à quoi on pense est à un certain endroit dans notre représentation mentale, elle peut être floue par exemple ou petite. Chaque personne voit cette image à sa manière.
Quand on est certain de quelque chose, l’image est différente, peut être plus nette ou plus grande. Il est important d’en prendre conscience pour soi même.
Une fois que c’est fait, il est possible de prendre une certitude négative et de la transformer en doute. Puis de prendre un doute, une croyance qui nous aiderait mais à laquelle on ne croit pas, et la changer en certitude.
Avec l’entrainement, ça peut être fait très rapidement. J’utilise la technique des ancrages en associant un geste au doute et un autre geste à la certitude, alors changer de croyance ne prend que quelques secondes !